Critiqué, moqué puis adulé, telle est l’histoire d’Olivier Giroud en Angleterre et plus précisément à Londres. Capable du meilleur comme du pire, de coup du scorpion à de simples buts de la tête, le buteur Savoyard peut s’estimer fier d’avoir passé neuf années de sa vie dans le championnat le plus compétitif d’Europe. Allez, coup d’oeil dans le rétro sur l’un de ces Français dont l’Angleterre se souviendra.
Une arrivée pleine de promesses
Quand Olivier Giroud débarque à Arsenal le 26 juin 2012, on parle alors d’un joueur tout juste nommé meilleur buteur de Ligue 1 avec 21 réalisations, qui plus est couronné du titre de champion de France avec Montpellier. Bref, pas n’importe qui, raison pour laquelle Arsenal a déboursé une somme avoisinant les 15 millions d’euros pour s’en attacher les services. Mais si l’arrivée de l’attaquant français réjouit les supporters des Gunners outre-Manche, cela rime aussi avec le départ du Golden Boot de cette même année, Robin van Persie vers l’ennemi mancunien. Ce dernier, en quête de titres et avec une année de contrat restante, est transféré à Manchester United pour la modique somme de 30 millions d’euros le 17 août 2012.
La tâche s’annonce lourde, mais pas insurmontable pour le Chambérien qui voit également Lukas Podolski arriver en provenance de Cologne (tout juste relégué de Bundesliga). Ce duo est censé pallier le départ de « RVP » (surnom de Robin van Persie), qui portait les Gunners sur le flanc de l’attaque et auteur de 96 buts dans sa carrière en championnat sous Arsène Wenger. Sans oublier les aides significatives de joueurs comme Theo Walcott, Santi Cazorla ou encore Gervinho qui sont là pour eux-aussi contribuer.
Portant le n°12, les débuts d’Olivier Giroud se feront le 18 août 2012 face à Sunderland, dans le cadre de la 1ère journée de Premier League (0-0). Mais ce n’est que le 26 septembre de cette même année qu’il inscrit son premier but sous ses nouvelles couleurs contre Coventry City, lors d’une victoire des siens 6-1 en League Cup. Puis, vient ce match contre les Hammers le 6 octobre – 7ème journée en Premier League – qui signe la fin de l’attente pour les supporters d’Arsenal, et surtout pour Giroud. Qui d’autre que Lukas Podolski pour offrir au Français son premier but en championnat. Sur un centre bien senti, l’Allemand trouve Olivier Giroud qui n’a plus qu’à le cuir mettre au fond. La carrière d’ « OG » comme le surnomme ses coéquipiers est lancée.
Après une bonne passe avec notamment des buts contre Schalke 04 en Ligue des Champions, Fulham et surtout Tottenham en Premier League, les premières interrogations se posent sur le dossier de l’attaquant des Gunners. En effet, Olivier Giroud rate, beaucoup même, et les tabloïds anglais ne se font pas prier. Les premières comparaisons avec Robin van Persie apparaissent, et Arsène Wenger n’arrange pas la cas de son compatriote en titularisant Lukas Podolski en pointe de l’attaque.
Je ne suis pas Robin Van Persie, mais je compte apporter quelque chose de différent.
Olivier Giroud est intelligent, il sait qu’il est inutile de rentrer dans un jeu de confrontation avec l’ancienne gloire néerlandaise d’Arsenal.
Je ne suis pas là pour faire oublier Robin Van Persie. Je n’ai pas la prétention de dire que je vais le remplacer car j’ai trop de respect pour lui après sa dernière saison où il a été énorme.Explique l’ancien buteur de Montpellier dans le Sun.
Le Savoyard termine sa première saison en Premier League avec 11 buts et 3 passes décisives. Des statistiques encourageantes qui montent jusqu’à 17 buts et 10 passes décisives si on prend en compte toutes les compétitions confondues. À l’arrivée, Arsenal termine 4ème derrière les deux Manchester et fini juste derrière les Blues de Chelsea. Les hommes d’Arsène Wenger se feront également éliminer par le futur champion d’Europe – le Bayern Munich – en huitièmes de finale de Ligue des Champions, se feront sortir par Bradford City en League Cup et Blackburn Rovers en FA Cup.
Saison blanche et décevante sur le plan collectif pour les pensionnaires de l’Emirates Stadium, qui n’ont plus gagné de titres depuis le sacre en FA Cup en 2005. Robin van Persie, quant à lui, a remporté pour la première fois de sa carrière la Premier League avec les Red Devils, ainsi que le Community Shield. Auteur d’une excellente saison, RVP remporte son deuxième Golden Boot de suite avec 26 buts au compteur, au plus grand désarroi des fans d’Arsenal…
Les premiers accomplissements
Après 9 ans sans titre, les Gunners sont décidés à enclencher la vitesse supérieure. De nature peu dépensier, Arsène Wenger se voit offrir le maestro Mesut Özil en provenance du Real Madrid – d’un certain José Mourinho – pour un transfert d’environ 50 millions d’euros. Nous sommes en septembre 2013, et à cette époque, on parle alors du deuxième transfert le plus cher de l’histoire de la Premier League derrière Fernando Torres, et du plus gros transfert de l’histoire d’Arsenal. L’idée est simple : retrouver les sommets dès cette saison.
La venue d’un tel joueur est forcément une bénédiction pour un joueur comme Olivier Giroud, qui a besoin qu’on lui crée du mouvement pour être performant. Et ça va marcher. Au bout de 10 journées en Premier League, Arsenal est en tête du classement. Hélas, la concurrence est trop rude pour les hommes d’Arsène Wenger qui ne parviendront pas à faire mieux qu’une 4ème place, derrière un Manchester City champion, un Liverpool porté par un Luis Suarez de gala et un Chelsea de nouveau entraîné par « The Special One ».
Nouvelle désillusion donc, en championnat pour les Londoniens. Mais tout n’est pas à jeter, au contraire. Olivier Giroud confirme sa bonne adaptation au football anglais en finissant meilleur buteur du club avec 16 réalisations, 22 au total avec 10 passes décisives toutes compétitions confondues. Plus important encore, Arsenal met fin à sa période creuse de 9 années consécutives sans remporter le moindre trophée.
Vainqueur d’Hull City (3-2) en finale de FA Cup en prolongations, Olivier Giroud se retrouve auréolé de son premier titre depuis son arrivée en Angleterre. Mieux, il s’est permis d’offrir un véritable caviar à son compère offensif Aaron Ramsey – souvent habitué à en délivrer – à l’aide d’une superbe talonnade qui ferait sourire les adeptes de Dennis Bergkamp.
Environ trois mois après, rebelote. Les Gunners s’emparent du célèbre Community Shield qui oppose chaque saisons le vainqueur de la Premier League et celui de la FA Cup. Une victoire nette et sans bavures 3-0 face aux Citizens, dans laquelle Olivier Giroud se verra inscrire l’un de ses plus beaux buts en carrière. Pourtant sur le banc au profit de Yaya Sanogo (recruté libre à l’été 2013), le Français arme une frappe sèche qui vient se fondre au fond des filets de Willy Caballero.
Une saison 2014/2015 en dents de scie…
La 3ème saison d’Olivier Giroud en Angleterre est sans aucun doute l’une de ses plus compliquées mentalement et sportivement parlant. Et pourtant, elle avait bien commencé. En effet, Arsenal a de nouveau remporté le Community Shield face à Manchester City, ce qui laisse présager à une belle saison du côté du nord de Londres. Avis partagé par le management des Gunners qui a opté pour un été mouvementé, rempli de bouleversements. Le contrat avec la marque Nike – équipementier officiel depuis 20 ans – expirant, c’est Puma qui va être choisi pour représenter les joueurs d’Arsène Wenger.
Ce n’est pas tout. Arsenal est ambitieux, et s’est offert les services d’Alexis Sanchez (42,5M), de Mathieu Debuchy (15M), de Callum Chambers (20M) et surtout, de Danny Welbeck (20M), arrivé lors du dernier jour du mercato pour pallier l’absence d’Olivier Giroud. L’achat de l’attaquant anglais n’était pas prévu, mais la blessure du n°12 des Gunners pour 4 mois à changer les plans du club. Nous sommes alors le 23 août 2014 dans un match qui oppose les Londoniens aux Toffees d’Everton, match qui verra donc le pied gauche du Savoyard se fracturer. Il ne reviendra que fin novembre, et inscrira pour son retour un but majestueux face à Manchester United malheureusement dans la défaite 2-1 des siens.
Arsenal n’a plus gagné la Premier League depuis la saison 2003/2004. Et quand on voit le déroulement de la campagne 2014/2015, on ne se dit pas que cela va s’arranger. La première moitié de saison est tronquée par les blessures. Olivier Giroud (4 mois), puis Mathieu Debuchy (3 mois), en passant par Mesut Özil (3 mois) et Jack Wilshere (5 mois)… les cadres manquent, et les banderoles « Wenger out » se font de plus-en-plus nombreuses à l’Emirates Stadium.
Jusqu’ici, la saison de l’ancien Montpellierain est un calvaire. La pire depuis son arrivée dans le Royaume. Il faudra attendre le 18 janvier 2015 et une victoire dans laquelle il marque face à Manchester City (2-0) pour le voir sourire, lui et les supporters d’Arsenal. Mais quasiment un mois plus tard, c’est la douche froide. Une défaite 3-1 face à l’AS Monaco dans le cadre du match aller de ses huitièmes de finale de Ligue des Champions viendra irriter un peu plus les fans des Gunners. Grand favori dans cette confrontation, Arsenal s’est fait malmener de bout-en-bout. « OG » comme on le surnomme, a sans doute réalisé sa pire performance en rouge et blanc. Rien ne lui a réussi, et même s’il parviendra à marquer lors du match retour (victoire 2-0) pour se faire pardonner, le mal est fait et Arsenal est de nouveau éliminé de la coupe aux grandes oreilles.
Malgré cette contre-performance qui fait tâche, Olivier Giroud aura fait preuve d’une grande abnégation mentale. Buteur face à Everton, face à QPR trois jours plus tard, puis contre West Ham et donc Monaco, le Français a tout simplement été l’homme en forme de ce mois de mars en Premier League. Qui plus est dans des victoires importantes en championnat. C’est logiquement dans ce contexte-là qu’il reçoit pour la première (et dernière) fois de sa carrière le titre de joueur du mois en Premier League. Arsène Wenger est lui aussi récompensé du titre d’entraîneur du mois, son quinzième en carrière.
La fin de saison arrive, Arsenal ne gagne toujours pas le championnat en finissant 3ème derrière le Chelsea de José Mourinho (1er) et le Manchester City de Manuel Pellegrini (2ème), mais parvient à se réconforter avec le sacre en finale de FA Cup contre Aston Villa sur le score de 4-0. Olivier Giroud, buteur à la 94ème minute, remporte son troisième trophée avec les Gunners, et par ailleurs sa deuxième FA Cup. Il finit 7ème meilleur buteur de PL avec 14 buts en 27 matchs, dans une saison pour le moins chaotique.
Des Gunners plus que jamais favori
Les saisons s’enchaînent et se ressemblent à Arsenal. Soulever le Community Shield est devenu ni plus ni moins qu’un rituel pour les joueurs, cette fois-ci, c’est Chelsea qui en fait les frais. Une victoire 1-0 grâce à l’ouverture du score d’Alex Oxlade Chamberlain à la 24ème minute. Plus symbolique encore, cette victoire n’est autre que la première d’Arsène Wenger contre son ennemi de toujours José Mourinho en quatorze confrontations. Selon les bookmakers anglais, Arsenal est le grand favori pour remporter la Premier League, pronostique qui s’entend, mais personne n’aurait pu prédire en revanche que Leicester City viendrait jouer les troubles fêtes.
Olivier Giroud est considéré, respecté, il possède même un chant à son effigie, mais il n’est pas un titulaire indiscutable. Pourtant, il n’y a finalement pas de grandes stars au poste de n°9 à Arsenal puisque c’est Theo Walcott (ailier de formation) qui représente le principal danger pour l’ex-joueur du MHSC. Giroud alterne donc entre un rôle de titulaire et celui de remplacent de luxe, ce dernier qui lui réussit bien puisqu’il marque contre Watford, Leicester et le Bayern en rentrant en jeu. Mais suite à une énième blessure de Theo Walcott, Olivier Giroud retrouve le onze de départ.
A la veille du Boxing Day, Arsenal est en tête du classement de Premier League. Inutile de penser à la Ligue des Champions après avoir coulé face au Barça (0-2, 1-3), les Gunners n’ont qu’une chose en tête : remporter le championnat. Malencontreusement, le titre sera perdu après des défaites frustrantes contre Manchester United (3-2) ou encore Swansea (2-1). Sans parler des matchs nuls face à Crystal Palace (1-1) et Sunderland (0-0) qui ont définitivement permis à Leicester de s’offrir la première Premier League de son histoire.
Et malgré ses 16 buts en Premier League cette saison là, Olivier Giroud sera pointé du doigt comme l’un des responsables principaux de cette chute au classement. Et pour cause, alors que Mesut Özil effectuait une – si ce n’est LA – des meilleures saisons de sa carrière, la disette de buts lors de 15 matchs consécutifs en championnat du français (disette pendant laquelle Danny Welbeck lui était préféré) a eu un poids non négligeable à l’heure des comptes.
Énorme déception pour les coéquipiers d’Olivier Giroud, lui qui se voyait déjà remporter la Premier League, titre qu’il n’a jamais gagné en 9 ans à Londres. La saison d’après ne sera toujours pas la bonne non plus, elle sera même catastrophique pour lui et Arsenal. Une piètre 5ème place obtenue synonyme de Ligue Europa, un Wenger plus proche que jamais de la sortie, des stars sur le départ (Alexis Sanchez, Mesut Özil) et une FA Cup comme seule consolation. Puis vient cette soirée du 1er janvier 2017…
Un but pour l’éternité
Un derby de Londres comme on les aime prend place. Arsenal reçoit Crystal Palace pour un match qui verra Olivier Giroud inscrire l’un des plus beaux buts de l’histoire de la Premier League. Sur une contre-attaque éclaire, le chilien Alexis Sanchez adresse un centre vers l’attaquant de l’équipe de France. En bout de course, on se dit alors que le ballon est injouable pour Olivier Giroud, mais non. Il parvient à reprendre le ballon en plein air et à marquer un coup du scorpion pour le moins « zlatanesque ». L’Emirates devient fou, les commentateurs aussi, et c’est toute l’équipe qui vient féliciter le buteur français.
Dans le marasme d’Arsenal, Olivier Giroud s’est fait remarquer. Ce fut l’une des rares éclaircies d’une saison noire pour les Gunners. À vrai dire, on ne pourrait retenir que ce but et la saison formidable d’Alexis Sanchez (24 buts en PL) si on le voulait. Un coup du scorpion magique qui verra Olivier Giroud remporter haut la main le Prix Puskas 2017, prix qui récompense le plus beau but de la saison depuis sa création en 2009.
C’est un des plus beaux que j’ai jamais vu, la surprise et le geste spectaculaire font partie de la beauté. Je dis souvent aux joueurs que la beauté est dans l’efficacité. Le geste est magnifique, surprenant, spectaculaire et efficace, tout est réuni pour en faire de l’art.Interrogé au micro de SFR Sports après la rencontre, Arsène Wenger n’en revient toujours pas.
L’implication de Giroud au départ de l’action m’a plu, c’est un vrai but collectif avec une réaction individuelle surprenante, c’est du ballet. À l’entrainement, quand il fait ses gammes devant le but, il met des buts spectaculaires, mais un comme celui-là je ne l’ai jamais vu en marquer. En 30 ans de carrière, je n’ai jamais vu un tel but, avec un ballon si haut et dans le dos, je ne m’en souviens pas.Conclut-il.
Olivier Giroud : Un départ vers l’ennemi
Alexandre Lacazette débarque à Arsenal lors du mercato d’été pour un transfert aux alentours des 50 millions d’euros. Auteur de 28 buts avec l’Olympique Lyonnais, il arrive en Angleterre à la manière d’un Olivier Giroud quelques années auparavant, après avoir dominé en Ligue 1. Pas forcément un bon signe pour le vainqueur du Prix Puskàs 2017, qui voit en plus son équipe entamer une phase de transition, les Gunners n’étant pas qualifiés pour la Ligue des Champions, une première depuis la saison 1997/1998.
Autre mauvais signe : l’arrivée, six mois plus tard lors du mercato hivernal, du serial buteur de Dortmund – Pierre-Emerick Aubameyang, venu remplacer l’apport offensif (et statistique) d’Alexis Sanchez.
À la demande de Didier Deschamps – sélectionneur de l’équipe de France – et en vue de la Coupe du Monde qui approche, Olivier Giroud est transféré pour 17 millions d’euros à Chelsea, pourtant rival d’Arsenal. Après plus de cinq années au nord de Londres et un total de 105 buts en 253 matchs (TCC), le buteur chambérien fait ses valises vers le sud-ouest de Londres et rejoint la formation d’Antonio Conte.
Chelsea est à cette époque orphelin de son tueur à gages Diego Costa, reparti à l’Atlético Madrid après plusieurs embrouilles survenues avec son coach Antonio Conte. Àlvaro Morata et Michy Batshuayi n’apportent que trop peu de certitudes, surtout dans une équipe championne en titre qui a un statut à assumer. Olivier Giroud a clairement une carte à jouer, et son aventure chez les Blues va véritablement commencer le 16 février 2018. Date qui verra « OG » inscrire son premier but face à Hull City en FA Cup. 2 mois plus tard, l’ancien Gunner réédite en marquant un but sublime contre Southampton à la 46ème minute, qui contribue à envoyer les siens en finale de FA Cup. Compétition remportée par la suite par Chelsea, la quatrième en carrière pour Olivier Giroud.
Une campagne de C3 mémorable
Malgré ce sacre en FA Cup, les Blues ne feront pas mieux qu’une 5ème place, synonyme de Ligue Europa. Ces mauvais résultats pousse l’entraîneur italien vers la porte, remplacé par l’ancien cerveau du Napoli Maurizio Sarri. Chelsea est – avec Arsenal – le grand favori pour soulever la C3. Doté de joueurs comme Eden Hazard ou encore N’Golo Kanté, tout autre résultat qu’une victoire en finale de Ligue Europa serait mal vue.
11 buts et 5 passes décisives. Non, vous ne rêvez pas, ce sont bien les statistiques d’Olivier Giroud en 14 matchs de Ligue Europa. Incluez-y un triplé en huitièmes de finale contre le Dynamo Kiev si vous le voulez, mais ce n’est même pas l’accomplissement le plus nécessaire à retenir dans cette campagne.
La finale de C3 oppose Chelsea à Arsenal, deux équipes de Londres, dont une (Arsenal) qui ne l’a jamais gagnée. Bref, une finale sur le papier historique qui se déroule à Bakou en Azerbaïdjan, pour le plus grand regret des supporters. Alors que les deux équipes semblaient du même niveau, la rencontre va vite tourner à sens unique en faveur des Blues. En tête d’affiche, deux hommes : Eden Hazard et Olivier Giroud. Les deux seront intenables durant toute la partie, le Belge crée, le Français finit. Au final, une victoire 4-1 face à Unai Emery. L’ancien Gunner signe son meilleur match en bleu avec 1 but, 1 passe décisive et 1 penalty obtenu pour ce qui sonnait aussi comme « The Last Dance » pour Eden Hazard.
Meilleur buteur de la compétition tout en devenant le meilleur buteur Français sur une saison européenne de toute l’histoire, pas mal pour un joueur si souvent critiqué depuis ses débuts en Angleterre. Un palmarès qui aurait pu s’agrandir si Liverpool n’avait pas gagné aux tirs au buts face à Chelsea en finale de Supercoupe d’Europe. Cette fois-ci entraîné par la légende du club Frank Lampard, Olivier Giroud s’est distingué lors de cette défaite par un nouveau but en finale, presque devenu sa signature.
Olivier Giroud : L’art de se démarquer dans la compétitivité
Chelsea s’est qualifié en Ligue des Champions de manière in-extremis avec un Olivier Giroud en feu après ce fameux « restart », survenu début 2020. Les buts contre les Spurs, Everton, Aston Villa, en passant par Liverpool, Norwich et les Wolves auront été cruciaux. C’est dans ce même timing qu’il devient le 3ème meilleur buteur Français de l’histoire de la Premier League avec 86 buts en 8 ans. Devançant de justesse Louis Saha, mais restant derrière Thierry Henry et Nicolas Anelka.
Après l’émergence des « Baby Blues » comme Mason Mount, Reece James ou encore Callum Hudson-Odoi et une interdiction de recruter, Chelsea est bien décidé à être agressif sur le marché des transferts. Et ils le seront. Timo Werner, Hakim Ziyech et Kai Havertz viennent renforcer un secteur offensif des Blues déserté par les départs de Willian et Pedro. Sans compter les renforts comme Thiago Silva, Ben Chilwell ou encore Édouard Mendy pour le secteur défensif. Un mercato d’été XXL qui rappelle celui de 2004, été qui avait vu débarquer Petr Cech, Arjen Robben et « The King » Didier Drogba.
Olivier Giroud n’a jamais eu autant de concurrence que cette saison, mais le Français parvient à se faire remarquer en Ligue des Champions. Un but dans les derniers instants du match face à Rennes avant de signer un quadruplé fou contre Séville. 4 buts, dont un de la tête, un du gauche, un du droit, et un sur penalty. De quoi faire sourire Frank Lampard et Jody Morris (assistant) sur le banc de Chelsea.
Il devient le joueur le plus âgé à inscrire quatre buts dans la compétition – à 34 ans et 63 jours – battant ainsi le précédent record détenu par Cristiano Ronaldo et devient également le second joueur français à inscrire un quadruplé en C1 après Bafétimbi Gomis en 2011.
Frank Lampard viré, c’est Thomas Tuchel qui débarque chez le club Londonien. Le statut d’Olivier Giroud ne change pas vraiment, peu de minutes en Premier League et quelques entrées en Ligue des Champions. Le 23 février 2021, Chelsea affronte l’Atlético Madrid de Diego Simeone pour le match aller de ces huitièmes de finale. Et encore une fois, alors que personne ne l’attendait, le n°18 des Blues vient marquer son empreinte sur la compétition à l’aide d’un geste dont lui seul a le secret, offrant ainsi la victoire à son équipe 1-0.
Grâce à ce but complètement dingue, le Français originaire de Savoie devient le 2ème meilleur buteur de la C1, le 4ème meilleur en compétition européenne depuis la saison 2018/2019 et devient le 1er joueur de Chelsea à mettre 6 buts en Ligue des Champions depuis Didier Drogba en 2012. Historique.
Les Blues d’Olivier Giroud sur le toit de l’Europe
Outsider depuis le début de la campagne européenne, les hommes de Frank Lampard puis de Thomas Tuchel sont en train de réaliser un parcours phénoménal, se qualifiant pour la finale de Ligue des Champions après avoir éliminé le Real Madrid en demi-finale. La pression est sur leurs adversaires certes, mais les Blues viennent de perdre en finale de FA Cup contre les Foxes de Leicester (1-0), ce qui a eu le don d’énerver le propriétaire Roman Abramovitch.
En vue de la finale, Olivier Giroud est devenu le 11ème Français à atteindre la finale de l’Euro, de Coupe du Monde, de Ligue Europa et donc de Ligue des Champions. Accompagné des Frenchies que sont N’Golo Kanté et Kurt Zouma, l’histoire ne pourrait mieux se terminer pour celui qu’on annonce du côté de l’Italie, et plus précisément du côté de l’AC Milan la saison prochaine. Une occasion en or pour l’ex-Gunner de partir en tant que champion d’Europe.
Dans ce qui fut l’une des plus belles finales depuis plusieurs années, Kaï Havertz s’est transformé en héros pour inscrire l’unique but de ce match, sur une offrande de Mason Mount. N’Golo Kanté lui, est désigné homme du match après avoir terrorisé les espoirs des Citizens. Une prestation collective impressionnante de la part des joueurs de Thomas Tuchel qui méritent amplement ce trophée et qui privent Manchester City de sa première Ligue des champions.
Olivier Giroud est aux anges, au summum de sa carrière de footballeur professionnel. La C1 représente le trophée ultime pour chaque joueur, le Graal par définition. De grandes légendes telles que Ronaldo ou encore Zlatan Ibrahimovic ne l’ont jamais remporté, certains l’ont effleuré, mais ont échoué. Olivier Giroud lui, l’a gagné.
Le 17 juillet 2021 marque définitivement son départ du club, lui qui signe un contrat de 2 ans à l’AC Milan. Preuve d’une grande reconnaissance à son égard, Paolo Maldini lui confie le n°9. Il formera avec Zlatan Ibrahimovic un duo atypique entre deux joueurs proches de la retraite, mais également deux joueurs capables de stopper le temps avec des buts venus d’ailleurs.
Olivier Giroud quitte donc Londres pour la première fois en 9 ans. Il quitte aussi l’Angleterre, pays qui l’aura accueilli à bras ouverts, mais qui lui aura aussi fait traverser des moments douloureux. Pays qui se souviendra, de qui était Olivier Giroud. Heureusement, il ne part pas les mains vides. Avec lui, 4 FA Cup, 3 Community Shield, un sacre en Ligue Europa et un autre en Ligue des Champions. Bien plus que ça, il y laisse des buts inoubliables, des ratés incompréhensibles, des reprises de volées magistrales et un caractère de guerrier qui auront fait d’Olivier Giroud, un joueur marquant de l’histoire de la Premier League.