Il faut sauver le soldat Slimani

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À 29 ans, Islam Slimani, international algérien et ancien serial buteur du Sporting se retrouve au fin fond du banc comme quatrième solution offensive à Leicester, chronique d’un échec.

Explosion au Portugal

15 buts en 33 matchs pour sa dernière saison, 111 matchs au final, 57 buts et 15 passes décisives, rien à dire, Slimani a explosé les statistiques au Sporting. Débarqué du CR Belouizdad pour une bouchée de pain, personne n’aurait misé réellement sur le Fennec, mais ce n’est pas ça qui va l’arrêter. Véritable tank, serial buteur, le gamin d’Alger explose sur les terres des Ronaldo, Figo, Nani et consorts, trois petites saisons qui vont lui permettre de découvrir l’un des plus prestigieux championnats du monde, le tout escorté d’une réputation plus que flatteuse.

Gros transfert et statut compliqué

31 août 2016, une bombe atterrit sur la planète transfert à Leicester. Le club récemment champion d’Angleterre réalise un gros coup en enrôlant l’international algérien pour la « modique » somme de 35 millions d’euros. Ce transfert fait de lui le joueur maghrébin le plus cher de l’histoire.
Tous les regards sont alors tournés vers « le bomber » arrivé du Portugal. Enrôlé pour accompagner Vardy dans le 4-4-2 du légendaire Claudio Ranieri, Islam ne jouera pas le premier match face à Liverpool mais débutera à domicile face à Burnley. 90 minutes de jeu avec un doublé et en prime une victoire 2 à 0. L’entrée de Slimani sur le sol anglais commença parfaitement. Malheureusement, l’Algérien ne retrouvera le chemin des filets que 2 mois plus tard. Sa première saison en Angleterre se terminera avec seulement 5 buts dans l’escarcelle et une blessure avant la démission du tacticien italien.

Une deuxième chance sous Shakespeare ?

Absolument pas. Sous l’ancien assistant anglais, Slimani sombre… 20 minutes par-ci, 15 minutes par-là, Islam est laissé au placard et ne finira qu’à deux petits buts sous Shakespeare. C’était clair pour tout le monde, l’Algérien était un flop et son nom sur la liste des départs dès l’été suivant ne faisait pas l’ombre d’un doute. Néanmoins, une seconde chance lui est laissée, mais là encore, Slimani ne peut montrer l’étendue de ses qualités avec un temps de jeu famélique.

Rien n’y fait, Shakespeare est toujours là, le jeu ne suit pas, les résultats ne suivent pas et Slimani est toujours là, sans porte de sortie ni de temps de jeu.
Malgré un fort intérêt de Watford et son entraîneur, Slimani est conservé du côté de Leicester. Une grosse interrogation pour les supporters de City et le peuple algérien en quête du retour de leur buteur.

Une lueur d’espoir ?

Shakespeare est remercié, enfin ! Avant son renvoi, Slimani claque un doublé en EFL Cup et donne la victoire sur le terrain de Sheffield, de quoi annoncer un futur sous Appleton, l’adjoint assurant l’intérim en attendant un futur coach. Un nouveau souffle dans la jeune carrière d’Islam en Angleterre ? Loin de là. Sous Appleton, Slimani n’est plus du tout utilisé, passant même en quatrième option dans la hiérarchie des attaquants, derrière Vardy, Okazaki et plus surprenant encore, derrière Iheanacho en grosse difficulté d’intégration à Leicester.

L’ère Puel

Trois coachs en 2 ans, peu de temps de jeu, Slimani souffre et veut jouer. Dernièrement, Leicester trouve son nouveau coach en la personne de Claude Puel. Grâce au technicien français, beaucoup pensaient qu’Islam Slimani allait retrouver un temps de jeu correct, c’est tout bonnement l’inverse. En Premier League, rares sont ses apparitions sur le pré, il est même resté à la maison lors du dernier match face à Burnley. Malgré tout, il continue de jouer en EFL Cup et reste sur deux réalisations face à Liverpool et à Leeds. Bilan :  2 victoires. Ses prestations en coupe ne suffisent pas à Puel, l’ex-coach de Southampton a été clair, il veut jouer vite, avec les demandes du coach sur le terrain, Slimani a encore moins sa place dans cette équipe, ce qui justifie son temps de jeu quasi inexistant.

Mais pourquoi ça ne fonctionne pas ?

1.88m, 85 kilos, rien à redire, Slimani est un vrai taureau ! Avec cette alliance physique et technique assez efficace, l’Algérien avait toutes les cartes en mains pour s’illustrer en Premier League. Malheureusement pour lui, Leicester est une équipe qui joue vite, très vite en attaque. Gray, Mahrez, Vardy, Okazaki, des attaquants aux caractéristiques identiques : rapides, explosifs. Les consignes pour l’ancien attaquant du Sporting sont alors claires, courir quand Leicester attaque, courir quand Leicester défend. La doublette Okazaki-Vardy en est la parfaite illustration, puisque c’est le duo d’attaquant le plus utilisé – et de très loin – depuis maintenant 2 saisons. Les deux attaquants adorent presser haut et multiplier les kilomètres pendant 90 minutes. Bien loin du profil de l’Algérien.

En effet, Slimani a besoin de toucher le ballon, c’est pour cela qu’il n’hésite pas à redescendre pour le demander, une chose qui ne semble pas saugrenue de prime abord dans ce système où Jamie Vardy ne cesse de dézoner. Mais la difficulté d’accélérer et de couper les lignes en vitesse sont irrémédiables du côté de l’Algérien, il en est incapable avec son gabarit. Alors vers quoi se tourner ? Son efficacité dans le domaine aérien ? On peut même l’affirmer, sa principale force est son jeu de tête, ce qui lui donne le crédit d’être un véritable tueur dans la surface adverse avec son coup de casque. Pourtant, et ce malgré les nombreux centres de la part des Albrighton, Fuchs ou Chilwell, cette solution n’est pas, voire jamais utilisée, y compris lors des fins de matchs fermés ou compliqués, alors qu’elle devrait l’être face à certaines équipes complètement repliées.

Pour finir, servi dans les derniers 25 mètres, dos ou face au but, Slimani reste efficace. Malgré tout, on l’a peu vu dans cette situation chez . A l’inverse, les rentrées dans l’axe de Gray ou de Mahrez plus envieux de jouer le geste individuel sont légion. Avec toutes les qualités qu’on lui connaît, Slimani peut être un joueur fantastique, mais il est tout simplement tombé au mauvais endroit dans un collectif qui se connaissait déjà très (trop ?) bien.

Quelle solution?

Un départ au prochain mercato est désormais plus que probable pour Slimani qui souhaite discuter avec Claude Puel avant de demander un quelconque transfert, quelles options se présentent pour l’international algérien ?

  • Watford : l’équipe de Marco Silva, déjà intéressée l’été dernier, souhaite toujours enrôler Slimani, une seconde chance de percer en Premier League pour Islam avec une concurrence moindre ? Des arguments qui tiennent la corde.
  • Crystal Palace : plus qu’en difficulté cette saison, les Eagles recherchent des éléments pouvant débloquer leur saison, Slimani semble correspondre à ce profil, mais avec le retour de blessure de Benteke, la piste est de moins en moins chaude.
  • Marseille : la rumeur OM-Slimani, on y a le droit chaque mercato, pas de réel contact, mais finalement pourquoi pas ? Allô Frank ?
  • Rennes : dernière rumeur récente, le Stade Rennais serait intéressé par le Fennec, pas sûr que le club français puisse s’aligner sur les demandes de Leicester qui ne souhaite pas trop de perte sur leur investissement et même face aux salaires des clubs de PL, les chances de voir débarquer Slimani au Roazhon Park risquent d’être compliquées pour la bande à Sabri Lamouchi.

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