Enough is enough. Le meltdown des Gooners est de retour, et à juste titre. Arsenal accuse 12 points de retard sur Chelsea en ce début de mois de février, un titre qui vraisemblablement n’ira pas aux mains de Wenger, une nouvelle fois. Les supporters s’impatientent et perdent leur confiance donnée au manager alsacien. « Time for change » avec ou sans Wenger ?
Entre contestations et solidarité
« Il nous a manqué de la maturité », « on a eu la bonne attitude », « on a manqué d’expérience », des propos de Wenger que l’on retrouve assez souvent dans le conférences de presses d’après matchs perdus. Toujours les mêmes problèmes selon lui, comme s’il ne trouvait pas les solutions. Mais peut-on encore parler de manque de maturité, de manque d’expérience, alors que nous avons désormais un effectif similaire aux autres cadors de Premier League en terme de qualité et d’expérience du haut niveau ? Certes, deux FA Cup consécutives est un bel exploit, mais ça ne suffit pas. Les supporters en veulent plus, les dirigeants se contentent de la réussite financière et de la régularité du Top 4. Ces derniers sont d’ores et déjà prêts à prolonger de deux années le contrat du bâtisseur de l’Emirates Stadium. Mais les fans sont impatients, partagés mais de plus en plus nombreux à critiquer l’apport de l’entraîneur.
Elimination en 1/8ème de finale, peu longtemps prétendant au titre de Premier League, Arsenal a mauvaise presse. Réputée comme une équipe de losers, les footix et autres soi-disant spécialistes du football (en France notamment) en oublient même (ou nient) les deux coupes nationales en 2014 et 2015. Même si l’ancien joueur des trois gros clubs de Londres, William Gallas, n’est pas véritablement une référence, il fait appel au changement au sein du club, tout comme Manuel Petit et d’autres anciens du club.
D’autres plus légitimes de parler d’Arsenal tels que Sol Campbell ou encore Thierry Henry ne se cachent pas et défendent leur ancien entraîneur. Pour le premier, c’est un problème au sein de l’effectif même : « Je ne sais pas ce qu’il se passe actuellement mais quand j’y étais, nous nous faisons nous-même la police. Nous avions des caractères pour nous faire la police. » L’effectif d’Arsenal manquerait-il de caractère pour jouer le titre ? « Vous n’avez pas seulement besoin d’un joueur pour sonner la révolte, mais de quatre ou cinq » ajoute Campbell au micro de SkySports après la défaite au Bridge. Thierry Henry, récemment, a également parlé de son ancien club si cher à ses yeux : « Il faut être bon à l’entraînement, tout le temps. Il faut se rentrer dedans un peu de temps en temps. Je pense que les joueurs d’Arsenal ne sont pas conscients de ce qu’ils peuvent réaliser. À un moment donné, il faut croire en tes chances de gagner. Il faut une autogestion, une autodiscipline dans le groupe. »
Quels problèmes ?
C’est bien beau de critiquer Arsenal, mais saurons-nous cerner les problèmes ? A priori, Wenger a du mal à les cerner, ses joueurs aussi, tellement sont-ils récurrents. Le journalisme français n’est pas très attaché au jeu, mais plus par ce qu’il se passe autour, sauf que les problèmes sont davantage sur le terrain et au sein du club.
On connaît Arsenal comme « malchanceux » avec des blessures récurrentes chaque saison. Preuve en est encore cette année, où Wenger n’a pas pu installer un milieu de terrain stable à chaque match avec les blessures de plusieurs joueurs : Ramsey, Coquelin, Cazorla. À Stamford Bridge, Arsène Wenger a titularisé un milieu inédit Coquelin – Oxlade, ce dernier n’étant pas à son poste de prédilection. En réalité, le club a cherché à comprendre pourquoi les joueurs sont-ils autant blessés. Le terrain du centre d’entraînement a changé, mais toujours des blessures. L’arrivée du préparateur physique allemand Forsythe devait apporter du renouveau et des progrès, mais les problèmes sont encore là.
En fait, le problème n’est certainement pas là. Arsène Wenger est au club depuis 20 ans et ses hommes de main sont les mêmes : Colbert, Lewin, Peyton, etc. Il y a de réels problèmes en terme de préparation physique et dans le staff médical. Des joueurs comme Gabriel ou Cazorla se soignent ailleurs, le retour de certains est précipité (Ramsey). Le staff de l’équipe première est dépassé, mais Wenger lui fait confiance. En terme d’entraînement, des problèmes sont aussi alarmants : par exemple le préparateur des gardiens, Gerry Peyton, entraîne Petr Cech, passé à un niveau exceptionnel à Chelsea à un gardien très médiocre à Arsenal en à peine deux ans. Szczesny se fait plaisir à la Roma, Fabianski est très bon à Swansea. En terme de gardiens, la préparation paraît inefficace, mais rien ne change.
En terme tactique, Wenger peine véritablement à s’adapter à l’adversaire et veut imposer son éternel 4-2-3-1 tant aimé. Face à Chelsea et autres, les joueurs n’obéissent pas véritablement à une discipline tactique imposée par le coach français, ça se voit dans les déplacements et dans le quadrillage du terrain. Un pressing trop individuel, des espaces trop importants entre la défense et son milieu, des problèmes récurrents qu’on pourrait ressortir dans des matchs plus anciens. Où sont passés les Gunners conquérants dans le jeu, comparés au Barça et dominant son sujet à chaque match ? Le football a changé, la Premier League aussi, la tactique est de plus en plus importante désormais, on le voit avec Conte et Pep Guardiola notamment. En terme tactique, un exemple. Mustafi est arrivé cet été et a été très bien accueilli par les supporters. Il devait remplacer Mertesacker, longtemps blessé et éternellement critiqué par son manque de vitesse sur FIFA et dans la vraie vie. Mais on constate une chose : le grand Per est bien plus intelligent que l’ancien pensionnaire d’Everton, en terme de placement, d’anticipation. Mustafi n’est pas vraiment soumis à une grande discipline et n’hésite pas à se jeter trop souvent, de mauvaises anticipations que les gens pensent compensées par sa vitesse. Le potentiel est là, mais il faut l’encadrer.
Ce sont quelques problèmes cachés, la presse n’en parle pas assez, le staff et Arsène Wenger ne se remettent pas en question et sont très biens installés dans un club dirigé par des chefs d’entreprises satisfaits des résultats financiers. Sauf qu’une fracture se crée entre le club et le public, que ce soit au stade avec des « spectateurs » qui prennent place aux vrais supporters qui venaient à Highbury pour 20£, mais également partout dans le monde où les critiques fusent sur les réseaux sociaux, sur les plateaux télé par des anciens membres d’Arsenal.
Pourtant, tout n’est pas à jeter à Arsenal. Ce club montre un potentiel incroyable, et on attend encore le moment où ce club utilisera ce potentiel à 100% pour devenir un cador du football mondial. Maintenant, chacun jugera si Wenger doit rester ou non, si le changement doit venir dès cet été ou si le manager actuel est encore l’homme de la situation. Chacun jugera si Arsenal doit connaître une saison une non-qualification à la Ligue des Champions pour enfin se bouger l’arrière train. Au delà des problèmes émis plus haut, comme le souligne Thierry Henry les problèmes sont aussi mentaux. Le manque de caractère est flagrant, ce qui est pourtant essentiel pour prétendre au titre. Alors, selon vous, Arsenal doit-il tout changer ?
Selon vous, Gooners, Wenger doit-il ne pas prolonger et partir cet été ? #afc @gunnersfr @ArsenalFansFR @FrenchAFC @Arsenal_France
— God Save The Foot (@GodSaveTheFoot) 7 février 2017
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