À 24 ans, Chloé Mustaki est une révélation du football irlandais. Avec sa bonne humeur communicative et la légèreté des vacances de Noël, elle nous fait l’amitié de partager les moments clés de sa vie, entre ses études à Dublin, sa double culture franco-irlandaise, l’équipe nationale d’Irlande, sa saison aux Girondins de Bordeaux, son nouveau départ à Londres et le combat gagné face à la maladie. Attention, entretien exclusif et rafraîchissant !
Bonjour Chloé, merci d’accorder aux lecteurs de TLMSF un peu de ton temps pendant tes vacances de Noël à Dublin.
Peux-tu te présenter en quelques mots ?
Bonjour à tous, je m’appelle Chloé Mustaki j’ai 24 ans, je suis franco-irlandaise. J’ai grandi à Dublin et je viens tout juste de déménager à Londres pour ouvrir une nouvelle page dans ma vie. J’ai récemment terminé mes études à l’University College Dublin par un stage à Londres et je vais rentrer dans la vie active en janvier dans quelques jours. Niveau foot j’ai évolué dans trois clubs en Irlande, Peamount, UCD et Shelbourne et une saison dans le championnat de France aux Girondins de Bordeaux. Je viens de signer pour Charlton Athletic, un club londonien en deuxième division anglaise.
Tu es franco-irlandaise née aux Etats-Unis, raconte nous ton histoire.
Mon père est Français et ma mère Irlandaise. Ils se sont rencontrés à l’Université de Boston aux USA où ils ont vécu une vingtaine d’années, mon frère et moi-même sommes nés là-bas. J’ai vécu seulement un an aux Etats-Unis avant de déménager à Paris la ville de mon père pendant deux ans. Mes parents ont divorcé et ma mère voulait se rapprocher de sa famille donc j’ai quitté la France très jeune pour Dublin qui est devenu mon vrai chez moi. Depuis toute petite, j’effectue pas mal d’aller-retours avec la France pendant les vacances pour voir ma famille française.
Comment et pourquoi as-tu commencé le football ?
Mon frère a 5 ans de plus que moi. Enfants à Dublin, on tapait dans le ballon dans le jardin avec ses copains. À 6 ans, ma mère m’a inscrite à l’école de foot Park Celtic, j’ai joué avec les garçons jusqu’à l’âge de 14 ans. À l’adolescence, j’ai rejoint l’équipe féminine de St Joseph Girls, puis lorsque j’ai eu l’âge d’intégrer le championnat senior, je me suis engagée avec Peamount qui est le meilleur club féminin en Irlande. Avec Peamount j’ai pu jouer le haut de tableau du championnat et même goûter à la Champions’ League. Voilà comment j’ai commencé le foot !
Tu as vécu en France, en Irlande et maintenant en Angleterre, est-ce que ta personnalité sur le terrain et en dehors est modelée par ces trois pays ?
Sur le plan personnel, je me sens principalement irlandaise car j’ai grandi ici. Néanmoins une partie de moi est aussi française, je voyage plusieurs fois par an à Paris et j’ai étudié au lycée français de Dublin. Sur le plan du foot, j’observe une grosse différence entre l’Irlande qui forme des joueuses plus physiques et la France qui propose un niveau technique largement supérieur. En Irlande je suis considérée comme une joueuse technique, mon année aux Girondins de Bordeaux m’a aidée à développer cette qualité. Je crois d’ailleurs qu’avec mon gabarit, je préfère jouer technique, c’est surement mon côté français!
Ton parcours de vie est unique et très inspirant. En 2014, on te diagnostique un lymphome hodgkinien, une forme très rare de cancer contre lequel tu as entamé une bataille intense. Aujourd’hui tu es resplendissante, un grand sourire et tu es redevenue une sportive de haut niveau! Comment est-ce que tu te sens ?
Super bien maintenant, j’ai terminé ma chimiothérapie il y a 5 ans. Aujourd’hui je m’entraine presque tous les jours, je suis en forme et je fais encore des check-ups quotidiens pour vérifier mon état de santé.
Sur le terrain je pense être encore loin de mon meilleur niveau. Je m’évertue à me concentrer sur ma progression chaque semaine. Je suis consciente que seules les footballeuses professionnelles à plein temps atteignent le meilleur niveau international. Je dois mener une réflexion sur mes choix professionnels futurs si je veux continuer à être appelé en sélection nationale.
Dans les médias, ton nom est souvent lié à cette partie difficile de ta vie. Es-tu consciente d’être une inspiration pour un grand nombre de personnes de ne jamais rien lâcher ?
Bonne question! Avoir fait du sport toute ma vie m’a appris à être compétitive dans tous les domaines. Je suis convaincue que ça m’a aidé. Lorsque j’ai été frappé par le cancer, mon esprit de compétition a pris le dessus et j’ai tout donné pour gagner cette bataille. Je suis persuadé que la plupart des gens ont une force mentale insoupçonnée qui se révèle à des périodes cruciales de leur vie.
Parlons de choses plus légères, retour au football. Tu joues aujourd’hui en Angleterre mais tu as évolué presque toute ta carrière en Irlande à Peamount, UCD et Shelbourne, trois clubs basés à Dublin. Quels étaient tes objectifs dans le championnat irlandais?
Depuis très jeune je voulais atteindre la première division irlandaise. Ma maladie en 2014 fut un coup d’arrêt brutal, il m’a fallu du temps pour revenir, j’ai redoublé d’efforts pour revenir en D1 irlandaise, et j’y suis parvenu.
Le but est-il de devenir footballeuse professionnelle à temps plein?
Ça n’a jamais été mon objectif principal. Je voulais trouver un équilibre entre la vie professionnelle et le sport. C’est d’ailleurs la raison de mon emménagement à Londres, faire mon stage de fin d’études et rentrer dans la vie active en parallèle du foot. Cette perspective est en train de changer depuis que j’ai été appelé en octobre dernier en équipe nationale d’Irlande.
Lors de ce rassemblement, je me suis rendue compte de l’écart énorme entre les filles qui vivent du foot et moi. J’ai pris soudainement conscience du boum du football féminin à mon retour sur les terrains après ma maladie. Le niveau a explosé, le foot féminin s’est professionnalisé, beaucoup d’argent a été injecté. Aujourd’hui si je veux être appelé régulièrement en équipe nationale, je dois passer professionnelle et me consacrer 100% au foot. Je m’entraine le soir après le boulot, je ne peux pas concurrencer une joueuse qui s’entraine 2 fois par jour.
Avec Peamount, tu as eu le privilege de jouer en Champions League contre Tel-Aviv et Sarajevo. Un moment special dans une carriere.
Une experience incroyable. J’avais à peine 17 ans, la plus jeune joueuse de mon equipe. Je garde un souvenir gravé à vie. C’était juste des tours préliminaires mais c’était magique, j’espère revivre de tels moments dans le foot. Dans les vestiaires avec les filles on se disait qu’on avait réalisé un rêve de footballeur.
Tu as aussi une riche expérience avec l’Irlande U19 dont tu étais la capitaine emblématique. En 2014, Vous atteignez la demie finale de l’Euro féminin U19.
C’est simplement l’un des meilleurs moments de ma vie. J’ai plein de souvenirs comme le match face aux Pays-Bas de Vivianne Midema qui est maintenant une des meilleurs footballeuse du monde (attaquante d’Arsenal). On avait un groupe extrêmement soudé avec qui j’ai encore beaucoup d’affinités, certaines sont devenues mes meilleures amies. Cette compétition a changé ma vie.
Il y a quelques mois tu as été appelé en équipe d’Irlande. La nouvelle sélectionneur Vera Pauw est une des meilleurs coach au monde, comment se passe ton intégration?
C’est un vrai honneur qu’elle m’ait appelée en sélection. J’ai attendu ce moment de nombreuses années avec des hauts et des bas dans ma vie personnelle. C’est difficile de se hisser au niveau des filles qui évoluent dans le monde pro, je dois prouver à chaque entrainement que j’ai le niveau international. Vera est très abordable, on a discuté longuement sur mon avenir en club afin que je prenne les meilleures décisions pour continuer à être appelé en sélection. Elle m’a donné des conseils précieux, je suis plus motivé que jamais pour revêtir le maillot de l’Irlande.
Maintenant que j’ai gouté au niveau international je ne veux pas le quitter !
Qu’est-ce qu’on ressent quand on enfile le maillot de son pays et que retentit l’hymne national?
Lorsque je suis revenu aux affaires après ma maladie, mon objectif était de redevenir footballeuse, et maintenant que j’ai gouté au niveau international je ne veux pas le quitter ! C’est un sentiment unique. On a joué à domicile au Tallaght Stadium (Dublin) face à la Grèce devant plus de 5000 supporters survoltés. S’échauffer devant le public en furie, sentir la ferveur, les fans demandent des autographes après le match, tout ça est fabuleux.
Est-ce que ta convocation avec l’équipe nationale cet automne t’a fait réfléchir sur ton avenir ?
Complètement, depuis 3 mois je me pose la question de devenir footballeuse à plein temps pour continuer à être appelée en équipe d’Irlande.
Comment ressens-tu la difference entre le foot en Irlande et en Angleterre?
Le football féminin est très suivi en Angleterre. Le niveau des clubs irlandais du haut de tableau est similaire à la D2 anglaise mais en Angleterre le championnat est très homogène. En Irlande il y a un énorme trou entre le top 3 et le reste. Avec Charlton tous les matchs sont exigeants, ça permet de ne jamais tomber dans la facilité et de rester focus d’une semaine à l’autre.
Quelle est ta relation avec les supporters, sur les réseaux sociaux, en club et avec l’équipe nationale?
Je n’ai pas de “fan base” mais je suis très facile d’approche si on me sollicite. Etre sous les feux des projecteurs n’est pas ma nature première, c’est peut-être un défaut lorsqu’on joue au sport le plus médiatique au monde. Dans le football il faut savoir se vendre pour évoluer dans les meilleurs clubs. Néanmoins, je n’ai rien à cacher et je partage mon histoire sans problème.
Parlons de ton récent départ pour Londres. Comment es-tu arrivée dans la capitale anglaise?
Je devais valider mon Masters en Management International à l’université UCD de Dublin en effectuant un stage à l’étranger. Je sortais déjà de plusieurs expériences Erasmus au Portugal et en France. Pour ce dernier stage universitaire, je préférais m’orienter vers un pays anglophone et Londres s’est naturellement imposé.
As-tu aussi choisi Londres pour avoir l’assurance de trouver un club de haut niveau?
Savoir que Londres accueille plusieurs clubs féminins à grandement orienter mon choix. Lors de mon semestre universitaire à Lisbonne j’ai fait une parenthèse sans football de plusieurs mois et je ne voulais pas revivre ça.
À Londres pourquoi avoir choisi Charlton Athletic ?
J’avais un choix limité, je ne pouvais m’engager qu’avec un club qui s’entraine le soir après la journée de travail. Trois clubs londoniens jouent en deuxième division et Charlton a terminé 3e la saison dernière. Le coach de Shelbourne, mon équipe à Dublin m’a donné un contact à Londres qui m’a dirigé vers le manager de West Ham. Lui m’a confirmé que je ne pourrais pas jouer en Premier League car les entrainements sont en journée. Il m’a mis en relation avec le manager de Charlton, je me suis entrainée avec le groupe et j’ai signé dans la foulée.
Comment se dessine ton avenir de footballeuse ?
Pour le moment, je donne le maximum mais les journées ne sont pas extensibles. Avec un job à côté, tu n’atteints pas le plus haut niveau. Je pense rester à Charlton jusqu’à la fin de la saison et tenter ma chance dans le foot pro la saison prochaine. Je vais profiter de cette demi-saison en D2 anglaise pour engranger l’expérience du foot britannique et espérer une opportunité d’intégrer une équipe pro la saison prochaine.
Tu ne veux rien regretter ?
Exactement, je souhaite tenter ma chance à temps plein dès l’été 2020. Pour continuer à être appelé en sélection nationale ça va devenir indispensable. Si je n’essaye pas à mon âge je m’en mordrai les doigts lorsque ma carrière sera terminée et je passerai surement à côté de plusieurs sélections avec mon pays. Je viens de terminer mes études c’est le moment de tenter de ma chance quelques saisons avant de retrouver le monde plus classique du travail.
Jouer au football à plein temps sera-t-il un nouvel équilibre à trouver ?
Cet équilibre entre travail et football me convient. Est-ce que organiser ma semaine uniquement autour du football est fait pour moi? Je ne sais pas et si je n’essaye pas je ne le saurai jamais.
Évoquons ton aventure en France, tu as évolué une saison avec les Girondins de Bordeaux.
En troisième année de Commerce International, on doit effectuer une année Erasmus dans la langue étudiée, le français dans mon cas. Dans la liste des villes possibles, Bordeaux était la seule avec un club en première division. L’équipe féminine venait d’être promue, cela correspondait à mon niveau.
Ton pari s’est avéré payant, tu intègres l’équipe et joue toute la saison en D1.
J’étais confiante en arrivant à Bordeaux mais en voyant le niveau des filles j’ai été vraiment surprise.
J’ai eu les coordonnées du coach de Bordeaux par Solène Barbance, une joueuse française qui avait évolué à Peamount avec moi. Je me suis donné à fond chaque entrainement et j’ai réussi à garder ma place. À l’époque, j’étais la seule joueuse étrangère. À la fin de la saison, le club m’a interrogé sur mon avenir, mais je devais retourner à Dublin pour terminer mes études. Depuis cette époque pas si lointaine, la D1 féminine française a rapidement évolué et les clubs ont investi énormément d’argent. Aujourd’hui Je ne pense pas qu’une équipe comme Bordeaux reprenne une étudiante Erasmus car les joueuses s’entrainement à plein temps, on a changé de dimension.
C’était comment la vie à Bordeaux?
J’étudiais à Kedge Business School, une bonne école. Par contre j’ai trouvé l’intégration plutôt difficile. Les groupes d’amis français se connaissaient déjà, ils étaient distants et peu abordables. Avec mes deux collègues irlandais on s’est tourné vers les autres étudiants étrangers dans la même situation que nous. Comme je suis à moitié française, je me suis adapté rapidement à la vie locale, et mon père habite à Paris, seulement deux heures en TGV. Mais la partie vraiment positive de mon séjour bordelais est sans équivoque le football.
Donc tes souvenirs de Bordeaux sont surtout liés au foot.
Ce sont mes meilleurs souvenirs de cette année Erasmus. Certaines de mes coéquipières sont devenues des amies, on se voit toujours au moins une fois par an. Elles montent me voir à Dublin où je les retrouve en France.
Les séjours Erasmus sont souvent liés aussi aux soirées et à la fête.
Je n’ai pas vécu une année Erasmus classique. Études la journée, entrainements le soir. Je rentrais chez moi à une heure du matin avec mon sac de sport et mes crampons aux pieds, j’allais me coucher complètement lessivée alors que mes colocs irlandais se préparaient à sortir faire la fête. Je n’ai aucun regret, jouer dans le championnat de France m’apportait beaucoup de bonheur.
Quelle est la chose la plus inattendue en arrivant à bordeaux?
Les magasins fermés le dimanche ah ah ! C’était trop frustrant. Sinon rien d’autre m’a surpris, j’ai passé une grande partie de mes vacances à Paris depuis que je suis enfant, donc la France n’est pas si exotique pour moi.
Bordeaux est célèbre dans le monde son vin, est-ce que tu es restée sage?
Je ne bois pas vraiment d’alcool donc la tentation était moindre. Je suis restée très sage sur le vin et les excès.
Qu’est-ce que tu as préféré en France?
La nourriture française me manque trop! Les pâtisseries et autres gourmandises y sont inégalables. J’évitais même de passer devant une boulangerie en France sinon je la dévalisais !
Et qu’est-ce qui te manquait le plus de Dublin?
Sans aucun doute mes amis. Même si j’adorais passer une grande partie de mon temps avec mes coéquipières aux Girondins, il y a toujours des différences culturelles difficiles à combler. Les moments avec mes amis en Irlande sont spéciaux et irremplaçables.
Dans le championnat de France tu as joué face aux meilleures joueuses du monde, vainqueurs de la Champions’ League, Ballon d’Or ou championnes du monde. Quels sont tes souvenirs ?
Wow, j’étais bouche bé devant le niveau de la majorité des filles. Chaque match était une affiche, je sentais le stress et l’adrénaline monter, une expérience fantastique. J’évoluais en défense donc pas le droit à l’erreur.
Mon pire souvenir, on perd 8-1 face à l’OL et sa constellation de stars dont Alex Morgan, et sur la phase retour on se débrouille pas mal on ne perd que 1-0. Et mon meilleur souvenir sera sans hésitation la dernière journée on fait 2-2 au Stade Charlety face au PSG, grâce à ce match nul on se maintient en D1 in-extremis, un grand moment !
Apres ta saison en France tu reprends tes études à Dublin et tu joues avec l’équipe de ton université UCD en première division irlandaise.
Mon année à Bordeaux m’a fait progresser techniquement et physiquement. La saison suivante à UCD je me suis senti régresser car il y a un grand écart entre les deux clubs. Mon transfert à Shlebourne la saison suivante, un des gros clubs du championnat, m’a remise sur la pente ascendante.
Penses-tu que ton expérience en France joue à ton avantage pour la suite de ta carrière?
Tout à fait, j’ai démontré ma capacité à m’intégrer dans un championnat étranger de niveau mondial. D’ailleurs j’ai ete déçue de ne pas avoir été appelé par le sélectionneur irlandais de l’époque durant ma saison à Bordeaux. Je jouais dans un des meilleur championnat au monde comparé à d’autres joueuses. J’ai pris mon mal en patience, et attendu avec plaisir l’arrivée de Vera Pauw à la tête de la sélection pour avoir la joie d’être appelée.
Terminons avec un France v Irlande, tu es prête ?
Allons y
Vin de Bordeaux ou Guinness
Vin de Bordeaux
Croissant et baguette ou Brennans bread (pain de mie irlandais)
Croissant et baguette sans hésiter
Resto français ou pub irlandais
ohhh resto français !!
café expresso français ou Irish breakfast tea?
Ni l’un ni l’autre, je viens de me mettre au café à Londres. Entre le boulot et les entrainements le soir, je dors peu, j’ai besoin de mon shot de caféine le matin.
Amandine Henry (star de l’équipe de France) ou Stephanie Roche (star de l’équipe d’Irlande)
Stephanie Roche
Sud de la France ou sud de l’Irlande
Sud de la France.
Paris ou Dublin
Dublin
La côte atlantique française ou la mer d’Irlande
La côte atlantique française
Un dernier mot pour les lecteurs français qui ont fait ta connaissance lors de cet entretien.
C’est génial que les Français s’intéressent au football irlandais et j’ai forcément de l’affinité avec vous étant à moitié française. J’espère que cette communauté va grandir et continuer à nous soutenir.
Cette interview a été publiée sur le site http://www.toutlemondesenfoot.fr/ par Sébastien Berlier, le 27 Décembre 2019.