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Dans le panthéon du football, les idoles s’expriment rarement pour couronner leurs successeurs, et encore moins pour s’avouer vaincues. Ces moments de pure humilité et de reconnaissance sont des passages de flambeau qui marquent les esprits et redéfinissent les hiérarchies, surtout lorsqu’ils proviennent d’un joueur qui a lui-même révolutionné son poste.
C’est précisément ce qui s’est produit récemment. La légende de Chelsea et icône du milieu de terrain, Claude Makelele, a fait une déclaration aussi audacieuse qu’inattendue en affirmant que l’actuel pilier des Blues, Moises Caicedo, est un meilleur joueur que lui. Cet éloge retentissant ne s’arrête pas à une simple comparaison ; il place le jeune équatorien au sommet d’un panthéon de légendes.
Le contexte de cette révélation stupéfiante était un simple jeu médiatique : « le gagnant reste ». Le principe était de confronter Claude Makelele à une série de milieux de terrain, et il devait choisir qui des deux était le meilleur. Le jeu a commencé de manière prévisible, Makelele se choisissant lui-même face à un autre grand nom de Chelsea, N’Golo Kante.
Cependant, le tournant s’est produit lorsque le nom de Moises Caicedo a été prononcé. Sans hésitation, Makelele a désigné l’international équatorien comme étant supérieur à lui-même. Un adoubement d’autant plus symbolique que Caicedo n’a jamais caché que Makelele était son idole absolue, transformant cette simple interview en un véritable passage de témoin.
Mais la véritable onde de choc de la déclaration de Makelele se mesure moins à la comparaison directe qu’à ses implications. La portée de son affirmation se révèle dans la liste des joueurs qu’il a ensuite classés en dessous de lui-même. En se plaçant au-dessus d’une constellation de stars, il a, par extension, placé Caicedo au-dessus d’eux tous.
Parmi les légendes que Makelele a estimé surpasser, on retrouve certains des plus grands noms de l’histoire du football :
• Paul Scholes
• Roy Keane
• Sergio Busquets
• Toni Kroos
• Xabi Alonso
• Patrick Vieira
• Pep Guardiola
Chaque nom de cette liste représente un style, une époque, une philosophie du milieu de terrain. En se plaçant au-dessus d’eux, Makelele ne fait pas qu’affirmer sa propre grandeur ; il construit un piédestal vertigineux pour y déposer Caicedo. La liste ne s’arrête pas là, puisque Makelele s’est également jugé supérieur aux meilleurs milieux défensifs actuels, tels que Rodri, Aurelien Tchouameni, Casemiro et Declan Rice. Il s’agit là d’un immense vote de confiance de la part de l’un des joueurs les plus emblématiques à ce poste.
L’influence de Claude Makelele sur le football est indéniable. Il a tellement redéfini le rôle de milieu de terrain défensif que sa simple existence a donné naissance à l’expression « le rôle Makelele ». Son impact a été le fondement de l’équipe record de Chelsea en 2004-05, qui n’a encaissé que 15 buts en toute une saison de Premier League, un record qui tient toujours.
Mais si la solidité défensive était son royaume, un aspect de son jeu est resté volontairement en retrait. C’est sur ce terrain, celui de l’apport offensif, que l’élève se distingue radicalement du maître. Makelele, le destructeur par excellence, n’a marqué que deux buts en 217 apparitions pour Chelsea. En revanche, Caicedo a déjà inscrit sept buts en Premier League sous les couleurs de Brighton et de Chelsea, dont trois cette saison. Cette capacité à trouver le chemin des filets n’est pas qu’une simple ligne de statistique ; c’est le différentiel décisif qui a poussé une autre légende de Chelsea, John Obi Mikel, à trancher sans détour en faveur de Caicedo, le qualifiant de supérieur au maître français.
L’approbation de Claude Makelele est plus qu’un simple compliment ; c’est la plus haute des louanges venant de l’homme qui a défini le poste pour une génération entière. Caicedo n’est pas seulement considéré comme un héritier, mais comme une version améliorée. La question qui se pose désormais est vertigineuse : si Caicedo peut allier la solidité défensive de son idole à sa propre efficacité offensive, assisterons-nous à la redéfinition même du « rôle Makelele » pour une nouvelle génération ?
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