Watford, un progetto ambizioso

Le 21 mai 2016, après une belle saison (13ème place), Watford décide de remercier Quique Sanches Flores au profit d’un certain Walter Mazzarri. L’ex-entraîneur de Naples, où il a élevé le club vers les plus hautes marches italiennes, signe un contrat de 3ans au sein du club du nord-ouest de Londres. Choix étonnant, que ce soit pour Watford qui vire Flores malgré une belle saison, que pour l’Italien qui choisit de poursuivre sa carrière d’entraîneur au sein d’un club moyen de Premier League. Agréablement surprise, la communauté de fans de Premier League accueille à bras ouverts le technicien italien qui marque véritablement l’ambition du projet du club londonien. Focus sur les Hornets, un club aux mains des italiens qui entend s’inscrire durablement en première division.
La salle des machines

Au cours de la saison 2014-2015, Watford finissait à la seconde place de Championship et montait en Premier League 8ans après sa dernière participation. Cette montée est due au rachat du club en 2012 par un certain Pozzo. Cet homme est également le propriétaire de l’Udinese en Italie et de Grenade en Espagne, un véritable empire que SoFoot nous a fait découvrir en octobre dernier. Le président du club italien, Franco Soldati, disait : « Watford sera notre salle des machines pour créer une équipe qui nous emmènera en Europe. Les meilleurs jeunes, au potentiel mondial, iront en Angleterre, où ils gagneront une expérience qui portera ses fruits dans le Frioul. » (via SoFoot). Par exemple, Ighalo fait partie de ces joueurs qui entrent dans ce système de clubs affiliés appartenant au même propriétaire. En effet, Ighalo est la propriété de l’Udinese, il a été prêté à Grenade puis à Watford où il excelle depuis sa venue en 2014 (35 buts).
Watford est donc un laboratoire pour l’Udinese, mais le club anglais compte bien s’installer sur le long terme en Premier League. Les moyens sont là, les joueurs ont le talent, alors pourquoi pas ?
Walter Mazzarri, technicien star

Le 3-5-2 en Angleterre tu connais ? Maintenant oui. Conte l’utilisait à la Juve et avec l’Italie, pour le moment avec ses joueurs à disposition il reste sur un schéma classique. Par contre, son confrère Mazzarri estime avoir un effectif qui peut s’adapter au système typiquement italien. 3 défenseurs, 5 milieux et 2 attaquants, un mix permis par les aptitudes de ses joueurs. Le duo d’attaque Ighalo-Deeney est complémentaire, Amrabat et Holebas peuvent concilier défense et attaque dans leur couloir respectif, et les trois défenseurs Cathcart, Prodi et Britos permettent d’avoir une assise défensive efficace, sans compter les arrivées de Kaboul et Kabasele qui chambouleront la hiérarchie. Pourtant, le manager peine pour le moment à obtenir les 3 points. Match nul à Southampton et défaite à domicile contre Chelsea lors des deux premières journées, l’efficacité recherchée n’est pas encore visible. Un tel système doit être parfaitement compris par les joueurs, ces derniers habitués au système classique instauré par l’ancien coach Flores. Puis, naturellement, l’entraîneur doit également s’adapter à ce championnat si différent de la Série A. Patience et longueur de temps, font plus que force ni que rage, et les dirigeants en sont conscients.
Il piccolo ambizioso

Les supporters des Hornets sont pleins d’espoirs. Considéré comme un club formateur pour l’Udinese, il faut néanmoins voir dans ce projet de réelles ambitions sportives. En Premier League, tout est possible. Leicester likes this. Non seulement les actionnaires injectent de l’argent en quantité pour le club, mais les droits TV permettent de recruter énormément. Au jour d’aujourd’hui, voici les recrues de Watford, qui ne joue aucune coupe européenne :
- Isaac Success (15M€)
- Roberto Pereyra (13M€)
- Daryl Janmaat (8,9M€)
- Christian Kabasele (7M€)
- Younès Kaboul (4M€)
- Brice Dja Djedjé (3,6M€)
- Jerome Sinclair (libre)
- Camilo Zuniga (prêt)
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Un effectif intelligemment étoffé pour palier les départs (fin de prêt surtout), pour améliorer qualitativement l’équipe et correspondant idéalement au dispositif voulu par Mazzarri. Il va falloir du temps pour que le technicien italien puisse installer efficacement son dispositif et pour que les joueurs retrouvent une condition physique adéquat. En attendant, malgré un départ moyen, Watford affiche beaucoup d’ambitions et donne rendez-vous en fin de saison pour faire un premier bilan de l’ère Mazzarri. Méfiance à Arsenal ce week-end qui jouera face à une équipe certes en rodage mais qui a beaucoup de qualités, nous l’avons vu contre Chelsea la semaine passée.
De grands espoirs reposent sur les Hornets, qui, habitués à la Championship, font trembler les équipes de la première division depuis 2014. Et puis, on aime ce club, le logo est stylé et le coach est d’enfer. Quoi qu’on en dise, la Premier League est belle pour ça, pour ces clubs considérés petits qui ont les capacités financières et sportives pour chambouler la hiérarchie. Mais si l’UEFA se met à privilégier les équipes les plus riches et les plus titrées, pas la peine d’essayer et on laisse pourrir le football.