PL Preview

Preview PL 2020/2021 : Newcastle United, objectif top 10

Pour la reprise de la saison 2020/21 de Premier League, God Save The Foot vous présente chaque jour une de ses équipes. Pour sa quatrième saison consécutive en Premier League, Newcastle espère enfin briser son plafond de verre : 10ième en 2018, 13ième en 2019 puis de nouveau 13ième en 2020, les Mags désirent enfin basculer dans la première moitié du classement. Mais après un été chaotique, l’équilibre au sein du club semble instable.

L’espoir, puis plus rien. Ou presque. Cet été, un haletant feuilleton fait d’or et de gloire a animé les bords de Tyne, avivant chez ses fans l’aspiration d’un retour des Mags sur le devant de la scène anglaise. Une espérance devenue interminable attente, pessimisme puis crainte, avant que ne tombe le couperet. Le consortium mené par Amanda Staveley et soutenu par le fond souverain d’Arabie Saoudite ne prendra finalement pas les rênes d’un traîneau enlisé dans une deuxième partie de tableau peu enivrante. Légitimement, une question émane de cet imbroglio politico-économico-sportif : quel impact aura cette affaire sur un club classé 13ième du championnat la saison passée, plus proche de ses abîmes que du sommet ?

Pour éclairer notre lanterne, plusieurs éléments sont à prendre en considération. Le premier relève d’un passé proche, prémices éventuelles des futurs lendemains. L’été dernier, déjà, une tempête interne avait balayé les fondations du club, entraînant les départs d’un Rafa Benitez financièrement trop gourmand aux yeux du propriétaire Mike Ashley, de Salomón Rondón (11 buts, 7 passes décisives) et d’Ayoze Pérez (12 buts, 2 passes décisives). « Je voulais rester, mais je ne voulais pas seulement signer une prolongation de contrat, je voulais faire partie d’un projet. Malheureusement, c’est devenu évident pour moi que les dirigeants ne partageaient pas la même vision », avait déclaré l’actuel entraîneur du Dalian Yifang FC dans un communiqué à l’attention des fans. Rafa, qui avait fait remonter le club en Premier League l’année précédente, jouissait d’un indéfectible soutien de la part des supporters.

Les deux offensifs, eux, furent lors de la saison 2018-2019 directement impliqués dans 76.2% des buts du club. La dépendance a inévitablement créé le manque, alors, comment une équipe à qui l’on promettait l’an passé l’enfer n’a-t-elle pas sombré ? Cette question résonne ainsi une seconde fois, faisant écho à notre première interrogation. Oui, Newcastle United s’est déjà relevé d’une situation interne préoccupante, se forgeant ainsi une solide carapace pouvant absorber le choc d’un rachat finalement avorté. Mieux, une solidarité s’est créée entre le décrié Steve Bruce et ses joueurs, tous uni dans un seul et même bateau.

La continuité fait la force

Steve Bruce, justement. Promis au rôle de première victime de « l’ère » saoudienne, l’ancien technicien du rival Sunderland semble désormais être en odeur de sainteté pour diriger le club une deuxième saison. Et malgré une terne 13e place ponctuée par un jeu offensif plus que frileux (41.6% de possession de balle sur la saison), Newcastle a laissé entrevoir de belles perspectives, récompensé par un quart de finale de FA Cup et par quelques brillantes victoires en championnat (1-0 face à Tottenham, Chelsea et Manchester United, 2-2 contre Manchester City …).

@ChronicleLive

Pour la première fois depuis son arrivée, Steve Bruce va bénéficier d’un laps de temps estival conséquent pour bâtir une équipe compétitive. Sa venue au club l’été dernier s’était faite dans la hâte, mettant ainsi le technicien dans une position inconfortable. Et si Newcastle ne s’embrase pas dans une frénésie des transferts coûteux tant désirée, les Toons appliquent toutefois à la lettre une stratégie interne en pleine mutation : depuis la saison 2017-2018, sur les 66 joueurs arrivés au club sous la forme d’un transfert ou d’un prêt, seuls 7 étaient issus de première division anglaise.

Une époque qui semble ainsi révolue pour un Steve Bruce souhaitant désormais s’appuyer sur des hommes d’expérience en la matière. Ainsi, le milieu de terrain Jeff Hendrick (28 ans, 122 matchs de PL, libre) a déjà rejoint les rangs Magpies, à l’instar de l’attaquant de Bournemouth Callum Wilson (28 ans, 126 matchs de PL, 20 millions de livres) et de son ancien partenaire Ryan Fraser (26 ans, 120 matchs de PL, libre). Le défenseur Rob Holding (24 ans, 79 matchs sous les couleurs d’Arsenal) est lui sur les tablettes du club, mais les Gunners font durer le suspense quant à une éventuelle libération sous la forme d’un prêt. 

@NUFC

Côté jeunesse, le prometteur latéral gauche Nord-Irlandais de Norwich Jamal Lewis (22 ans, 14 millions de livres) devrait lui aussi s’engager dans les prochaines heures, couplant son arrivée à la prolongation de contrat de Matty Longstaff (20 ans) ainsi qu’à l’éclosion en League One la saison dernière de Daniel Barlaser (23 ans, prêté à Rotherham).

Un effectif qui s’enrichit de l’intérieur mais qui ne freine cependant pas Steve Bruce dans sa quête estivale : « Notre équipe sera totalement différente pour la première journée face à West Ham », a-t-il déclaré à l’issue de la rencontre amicale perdue contre Stoke City, samedi dernier, promettant ainsi l’arrivée d’un ou plusieurs joueurs supplémentaires. Les spéculations vont bon train, mais ces profils devraient être en adéquation avec la stratégie précédemment établie : des joueurs du royaume avec une certaine expérience du championnat. « Ils essaient d’obtenir ce noyau de joueurs britanniques qui comprennent ce que signifie jouer pour Newcastle », analysait pour Chronicle Live l’ancien international écossais Charlie Adam. 

Callum Wilson, la pièce manquante du puzzle ?

Flanqué du mythique numéro 9 d’Alan Shearer, Joelinton a, dès son arrivée l’an dernier, endossé une grande part des espérances offensives du club. Mais avec deux réalisations sur l’ensemble de la saison, le Brésilien est devenu le symbole d’une équipe apathique (38 buts seulement, soit le quatrième plus mauvais ratio du championnat).

Pour palier ce déficit, le club mise donc sur Callum Wilson (Bournemouth), un attaquant puissant, adroit dans la surface de réparation et doté d’un mental de fer. Victime de deux ruptures des ligaments croisé en 2015 et 2017, l’international Three Lions aux quatre sélections a toujours su revenir au plus haut niveau, s’imposant comme le septième meilleur buteur de nationalité anglaise depuis aout 2015 (41 buts, à quatre unités seulement de Marcus Rashford). « Il peut envoyer Newcastle vers un niveau supérieur », ajoute Charlie Adam. « Si Ryan Fraser signe aussi, qu’il joue sur un côté et qu’Allan Saint-Maximin joue de l’autre, alors Callum va avoir de nombreuses opportunités ».

Un trident offensif séduisant, d’autant qu’il existe une connivence entre Fraser et Wilson, eux qui furent lors de la saison 2018-19 le duo le plus prolifique de Premier League. Prometteur, d’autant que l’Ecossais se classe lui à la 4e place des meilleurs passeurs du championnat ces deux dernières saison (18).

Allan Saint-Maximin face à Crewe Alexandra le 25 août dernier. @NUFC

Mais alors qu’attendre de cet exercice ? A ce stade-là de la pré saison, à l’heure où les matchs amicaux restent seuls indicateurs de dynamique et de performance, il est difficile d’envisager l’avenir. Cependant, ce mercato cru 2020-21 est assurément l’un des plus abouti de l’ère Ashley. Paradoxal, quand on connait la volonté du propriétaire de se débarrasser du club. Mieux, Newcastle a su garder ses meilleurs éléments, dont sa colonne vertébrale Martin Dúbravka, Jamaal Lascelles, Jonjo Shelvey et Allan Saint-Maximin. Le Français, au même titre que Miguel Almirón, avait mit du temps à prendre ses marques la saison dernière, mais avait proposé une fin d’exercice intéressante.

Si une place européenne semble encore inaccessible pour un club à l’équilibre instable, un top 10 constituerait une belle progression. Une analyse cependant sujet à débat pour de nombreux observateurs qui voient l’équipe batailler pour sa survie. Les paris sont lancés.

Article précédent

Preview PL 2020/2021 : Sheffield United, des lames aiguisées

Article suivant

Preview PL 2020/21 : West Ham en chantier

L’auteur

Baptiste Palacin

Baptiste Palacin