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Preview PL 2019/20 : Leicester, rusé comme un renard

Pour la reprise de la saison 2019/20 de Premier League, God Save The Foot vous présente chaque jour une de ses équipes. Avec l’arrivée de Brendan Rodgers en cours de saison et suite à un mercato mouvementé, les Foxes de Leicester comptent bien continuer sur leur lancée et jouer les troubles-fêtes contre le Big 6. Décryptage.

Un exercice précédent mêlant drame et renaissance

Une saison marquée par la tragédie

Champions d’Angleterre 2016 à la surprise générale, les Foxes entraient dans l’arène de la Premier League avec des ambitions sportives de haut niveau la saison dernière. Bien emmenés par Claude Puel, qui les a repris à la 18ème place la saison passée et leur a permis de terminer 9èmes, la première partie de tableau ne semblait pas si lointaine que ça. Après un démarrage sportif réussi, les Foxes, joueurs comme supporters, se heurtaient à un tragique évènement.

Il est alors tard dans la nuit en ce 27 octobre 2018. Après un terne match nul marqué par l’expulsion de Noble et la grave blessure de Daniel Amartey, un hélicoptère s’écrasait à deux pas du King Power Stadium, marquant le décès de quatre personnes dont le mécène et propriétaire du club de Leicester depuis 2010 – Vichai Srivaddhanaprabha, aimé et respecté de tout un club, de toute une ville. La tragédie marquait alors profondément le staff, les joueurs ainsi que les supporters et plus globalement, le monde du football. Après le report d’un match pour des raisons évidentes, Leicester s’en allait glaner les trois points avec un but de Demarai Gray qui rendait alors hommage au regretté Khun Vichai.

Les joueurs de Leicester, évidemment touchés par la tragédie (Crédits : Independent)
Les joueurs de Leicester, évidemment touchés par la tragédie (Crédits : Independent)

Malgré l’accident, les joueurs décidaient de ne pas baisser la tête en allant chercher des victoires de prestige contre les membres du top 6 comme Chelsea ou Manchester United. Véritable bête noir du top 6, Jamie Vardy en allait de ses buts pour assurer plusieurs points essentiels à Leicester. Cependant, la recette Puel ne marchait plus. Même s’il est bon de gagner contre les gros, les défaites contre des équipes plus abordables ont eu raison du coach français, remercié puis remplacé par le technicien nord-irlandais Brendan Rodgers. 

Un vent nouveau 

Arrivé du Celtic en grandes pompes, Rodgers a su immédiatement redonner le sourire au public exigeant du King Power Stadium, en glanant des succès d’entrée. Profitant de pièces maitresses comme Tielemans, Maddison, Vardy ou encore Evans, Leicester allait vite titiller les Wolves pour la septième place mais échouant si près de l’objectif lors du match contre Manchester City, offrant même le titre à ces derniers sur un but magistral de Kompany. Des enseignements étaient néanmoins à tirer : un Jamie Vardy renaissant, inscrivant 9 buts en 11 matchs (8 buts en 23 matchs sous Puel), un jeu de possession faisant même craquer les équipes au bloc bas et regroupé, la révélation d’un milieu de terrain très solide et particulièrement de Tielemans. Leicester finissait alors, comme l’année passée, 9ème du championnat mais avec un tout nouveau projet, pour le moins ambitieux. 

Jamie Vardy, encore et toujours l'atout offensif N°1 des Foxes (Crédits : premierleague.com)
Jamie Vardy, encore et toujours l’atout offensif N°1 des Foxes (Crédits : premierleague.com)

Un mercato mouvementé 

La saison tout juste terminée, Leicester attisait déjà les convoitises : James Maddison, Ben Chilwell, Harry Maguire – le trio incontournable des Foxes -intéresse les grosses écuries européennes, les tabloïds se jetant sur l’occasion pour questionner ces intérêts. Comment Leicester allait retenir ses cracks ?

Aux manettes depuis 2011, l’équipe dirigeante connaît mieux que quiconque ces problématiques, puisqu’elle avait déjà eu à gérer les cas Drinkwater ou Mahrez. Ainsi, Susan Whelan (Directrice exécutive) et Jon Rudkin (Directeur sportif) se sont chargé de rappeler que Leicester n’avait nullement besoin de fonds en fixant des montant exorbitants pour libérer ses pépites. Sollicités tout l’été par le dossier Maguire, seulement bouclé en toute fin de mercato pour un montant excédant les 80 millions d’euros, les Foxes se sont tout de même renforcés. Okazaki et Simpson libérés, Leicester engageait tout d’abord James Justin, un latéral polyvalent. Le natif de Luton, nommé dans l’équipe type de l’année de League One, joue notamment sur le flanc gauche mais peut également être aligné sur le côté droit du fait de son pied fort (le droit). Venu épauler Fuchs et Amartey, il jouera le rôle de doublure. Déjà très en jambes durant la préparation des foxes, il semble être un excellent renfort pour la modique somme de 6 millions de pounds.

Par ordre de priorité, Praet était recruté pour pallier les départs d’Okazaki et d’Adrien Silva, indésirable. Le belge, membre d’un duo remarqué avec Youri Tielemans du côté d’Anderlecht, vient renforcer l’entrevue des Foxes avec pour objectif, l’entrée dans la rotation derrière l’indéboulonnable trio Ndidi-Tielemans-Choudhury. Auteur de bonnes performances à la Samp’, il est une très bonne affaire pour Leicester, qui à dépensé un peu plus de dix-huit millions de livres pour s’attacher ses services. Ayoze Pérez venait quant à lui combler le départ de Mahrez il y a de cela deux saisons. L’espagnol, auteur d’un exercice tout à fait honorable avec Newcastle, vient renforcer l’effectif de Leicester pour un montant avoisinant les 33 millions d’euros. Un prix imposant pour celui qui a su convaincre chez les Foxes lors d’une préparation plutôt satisfaisante. Il sera amené à jouer titulaire, si toutefois le système de jeu de Rodgers ne connaît pas de mutation.

Un mercato peu prolifique dû notamment aux travaux dans le nouveau centre d’entraînement, qui exigeaient une balance à l’équilibre. Le gros manque évoqué par nombre de suiveurs est le départ non pallié de Maguire. Malgré les interrogations, Leicester avait déjà prévu cette éventualité en recrutant, à l’été 2018, deux défenseurs très prometteurs en la personne de Söyüncü (Fribourg), amené à jouer titulaire au côté d’Evans, et de Benkovic (Dynamo Zagreb), qui intégrera la rotation après une saison convaincante en prêt du côté du Celtic. 

Une ossature forte mais des zones d’interrogation

Leicester possède une équipe très compétitive avec au moins un joueur de très haut niveau à chaque poste – l’inimitable Jamie Vardy en attaque, Tielemans et Ndidi au milieu, Pereira, Chilwell et Evans en défense, Schmeichel dans les cages. Le jeu de possession prôné par Brendan Rodgers semble porter ses fruits, comptes tenus des performance contre les équipes hors du top 10. Le jeu de contre-attaque made in Puel contre les “gros” s’est transformé en pressing constant, profitant de la moindre erreur pour l’exploiter.

Rodgers s’appuie sur un 4-3-3 très dynamique avec notamment Maddison et Pérez sur les cotés, pouvant rentrer à l’intérieur, Tielemans s’exportant en attaque tandis que Ndidi et Choudhury restent en retrait pour soutenir la défense. Leicester a tout d’une équipe offensive si l’on ajoute l’apport des deux latéraux en attaque. Mais tout ceci occulte certains aspects bien dérangeants pour un prétendant à la septième place et au titre de « champion de l’autre Premier League ». L’équipe se positionne très haut sur le terrain ce qui offre un boulevard aux attaquants adverses, puisque les ailiers, pas assez défensifs, ne viennent pas en soutien et permettent ainsi aux latéraux offensifs adverses d’exploiter les brèches.

Outre ses joueurs principaux, Leicester ne possède pas un banc clinquant non plus. Hormis les bonnes telles Barnes ou Praet, les Foxes auront bien du mal à marquer si toutefois Iheanacho devait remplacer Vardy au pied levé après une blessure. Cette rotation, est d’ailleurs tout le problème des foxes et apparaît comme le principal obstacle aux grosses ambitions que nourrissent le club. Avec Morgan ou encore Fuchs sur le déclin, Amartey, Ghezzal, Diabaté ou encore Iheanacho en perte de confiance, Leicester devra compter sur une année sans blessures majeures où il semblera compliqué de rivaliser. 

Big Six : le rêve impossible ? 

Le traditionnel big four, transformé depuis en big 6 tend à s’étendre d’année en année. Ainsi, plusieurs candidats sont désignés pour jouer les troubles fêtes et titiller Chelsea, frappé par une interdiction de recrutement et Manchester United, équipe en pleine transition, voire même Arsenal et Tottenham. Ainsi, on retrouve en tête de gondole Everton, emmenés par le turbulent mais non moins talentueux Marco Silva et qui sera sujet de notre preview de demain, mais également l’équipe qui nous intéresse, à savoir Leicester.

Comme le confiait Brendan Rodgers en juillet dernier, « nos performances font que les gens pensent qu’il est possible d’atteindre l’Europe ». Et il s’avère que le manager nord-irlandais a raison : les supporters de Leicester voient leur équipe souvent très forte – peut-être trop forte – mais l’objectif est là. Il sera intéressant de voir l’évolution de l’équipe au cours de la saison, et ses performances, surtout face aux équipes de bas de tableau, véritables bêtes noires du club des Midlands. Rodgers parait cependant réservé sur les chances des foxes : « Il y a nous et quelques autres équipes qui semblent sentir qu’elles peuvent sauter le pas, ça risque d’être difficile mais c’est tout de même possible et c’est quelque chose que nous voudrions réaliser ».

Brendan Rodgers, prêt pour sauter le pas avec Leicester ? (Crédits : FourFourTwo)
Brendan Rodgers, prêt pour sauter le pas avec Leicester ? (Crédits : FourFourTwo)

Le coach nord-Irlandais semble tout de même sur des forces de son équipe, surtout sur le plan physique. La saison s’annonce très difficile dans cette course effrénée à l’Europe… Leicester sera-t-elle l’équipe qui forcera le big six ? Pas si sûr, mais elle reste en tout cas une des favorites pour jouer la septième place et semble avoir rempli les conditions pour s’en attribuer l’objectif, même si l’on sait tous que rien n’est joué d’avance dans le football et surtout en Premier League.

Rodgers reste l’homme fort de Leicester. Sa position est dominante, surtout par rapport à un Puel qui divisait déjà en Août 2018 lors du début de saison des Foxes. Le nord-irlandais aura pour mission de vaincre les vieux démons qui hantent les pensionnaires du King Power Stadium, à savoir, vaincre les équipes de bas de tableau et de faire perdurer les exploits retentissants contre les mastodontes du championnat. 

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