PL Preview 2020/2021 : Wolverhampton, la vraie saison test

Pour la reprise de la saison 2020/21 de Premier League, God Save The Foot vous présente chaque jour une de ses équipes. Sensation de Premier League en 2019 avec une septième place finale, Wolverhampton s’était offert une première participation en coupe d’Europe depuis 1981. De nouveau septièmes de Premier League la saison passée, les Wolves se sont fait chiper leur place européenne par Arsenal, huitième, mais vainqueur de la FA Cup. Une question s’impose pour le club des Midlands : sans l’Europe, comment maintenir sa compétitivité ?
Une grande équipe du restart
Cinq victoires, un nul et trois défaites. Pendant le restart, l’équipe de Nuno Espirito Santo s’est donnée les moyens de rêver d’Europe. Les ressources offensives ont fait parler la poudre. Raul Jimenez (27 buts 10 passes décisives toutes compétitions confondues en 2019-20), Adama Traoré (6 buts 12 passes décisives), Diogo Jota (16 buts 6 passes décisives) ont constitué un trio qui démarrait tantôt les matches dans un 3-4-3, tantôt à deux dans un 3-5-2, avec Traoré qui remplaçait un milieu en cours de match. Dans cette configuration, l’Espagnol a signé deux passes décisives lors des deux premiers matches du restart, et fait parler sa puissance pour faire des différences en deuxième période. Une preuve de la diversité de l’écosystème offensif des Wolves.
Ces derniers ont plus marqué en 2019-2020 (51 en PL) qu’en 2018-2019 (47). Ils ont aussi serré les vannes défensivement : 46 buts encaissés en 2018-19, contre 40 la saison dernière. Après la reprise de la saison en juin, Wolverhampton a conservé la solidité qui l’avait porté lors de la saison 2018-2019 et au début de la saison dernière. Sur les phases défensives, les Wolves s’illustrent par une bonne occupation de la largeur, permettant de bien quadriller le terrain et d’être efficaces lorsqu’ils partent en transition offensives. Les contre-attaques sont toujours bien rodées et souvent foudroyantes, grâce notamment aux combinaisons des pistons et des ailiers sur les côtés du terrain. Mais le marché estival a bouleversé la composition des couloirs des Wolves.
Mercato tardif mais satisfaisant
Jorge Mendes a mis du temps à faire bouger les choses dans son écurie favorite d’Angleterre. Moteur du rachat du club par le fond d’investissement Fosun en 2016 et super agent parmi les super agents, le Portugais a finalement fait signer la pépite du FC Porto, Fabio Silva, le 5 septembre. Le lendemain, une autre recrue lusophone rejoignait les rangs des Wolves en la personne de Fernando Marçal, acheté 2M€ à l’Olympique Lyonnais. Un renfort qui aurait pu poser question compte tenu du niveau parfois affiché par le défenseur Brésilien en Ligue 1. Mais lors du Final 8 de la Ligue des Champions, Marçal a montré qu’il savait parfaitement s’intégrer dans une défense à 3 et que son placement et sa discipline tactique compensaient ses limites techniques. Ce recrutement fait donc sens, dans une équipe comme Wolverhampton qui recherchait un profil de ce type cet été.

Par ailleurs, seuls les retours de prêts (Miranda, Matheson, Buur, Bennett et Bonatini) viennent en renfort, mais aucun ne semble améliorer l’équipe significativement. Wolverhampton enregistre aussi des départs importants. D’abord, celui de Matt Doherty, référence en Premier League au poste de piston droit et choisi par José Mourinho pour renforcer Tottenham (16,80M€). L’international irlandais a laissé une trace indélébile du côté de Molineux et son départ est une réelle perte pour les Wolves. S’ajoutent à ce départ ceux de Loiodice reprêté à Dijon, et les prêts de Morgan Gibbs-White (Swansea) et Bruno Jordao (Famalicao). Le bilan pourrait malgré tout s’aggraver. Les cadres des Wolves (Jimenez, Jota, Traoré, Neves) sont convoités en Europe, et le mercato ne s’arrêtera que le 5 octobre pour les cinq championnats majeurs européens. De quoi faire passer quelques mauvaises nuits aux dirigeants des Wolves.
Profil d’équipe : les mêmes certitudes ?
Malgré le départ de Doherty, Nuno Espirito Santo ne devrait pas abandonner son système en 3-5-2. L’inconnue concerne le couloir droit où il faudra remplacer l’Irlandais. Normalement aligné à gauche mais ambidextre, Jonny Otto pourrait prendre ce côté pour à la fois rentrer sur son pied gauche et déborder pour adresser des centres. Il faudrait alors titulariser Ruben Vinagre à gauche, mais le Portugais fait l’objet des ardeurs de Porto et semble plus que jamais ouvert à un départ. Quoiqu’il en soit, remplacer Doherty sera une lourde tâche et les Wolves seraient bien avisés de recruter à son poste pour ne va pas vivre une saison délicate. La défense centrale ne devrait pas changer de visage. Ryan Bennett revient faire le nombre, accompagné de Fernando Marçal, pour suppléer le trio Saiss-Coady-Boly. Comme évoqué ci-dessus, l’occupation et l’animation des côtés pose question.
Au milieu de terrain, Wolverhampton devrait avoir se baser sur la même base que ces dernières saisons. La paire portugaise Ruben Neves (23 ans) – Joao Moutinho (34 ans) compose l’un des meilleurs duos de Premier League dans l’entrejeu. Aucun n’a un profil de pur récupérateur, mais leur sens du placement et leur discipline tactique confère une assise défensive solide au milieu des Wolves. Offensivement surtout, leur vista et leur qualité de passe constituent des armes offensives de luxe. La saison dernière, leur association a été renforcée par l’éclosion de Leandro Dendoncker (25 ans). Le Belge, qui peut évoluer dans une défense ou un milieu à 3, a marqué 4 buts en 38 matches de Premier League la saison dernière. Il continuera d’épauler le duo portugais du milieu qui permet à Wolverhampton de dominer ses matches.
Armes offensives, armes principales
Avec 40M€ dépensés pour Fabio Silva, Wolverhampton a mis le prix pour compléter une armada déjà splendide et rayonnante. Nos confrères de FC Porto France en attestent : « Fabio Silva est sûrement la plus grosse promesse du centre de formation de ces dernières années. Il n’a pas eu le temps de jeu nécessaire mais c’est l’un des grands artisans de la victoire en Youth League (en 2018-2019). Fabio est un pur finisseur avec un sang froid inégalable, il sait aussi s’amener le ballon dans les meilleures conditions de frappe avec sa technique« . L’espoir portugais s’ajoute donc au trio fabuleux Jimenez-Traoré-Jota qui on l’espère, ne sera pas décomposé d’ici la fin du mercato. Derrière eux, l’ailier Pedro Neto (20 ans) a montré qu’il savait faire la différence en sortie de banc (3 buts et 3 passes décisives en Premier League la saison dernière).

En ce jour de reprise face à l’une des surprises de la saison passée, Sheffield United, et à un mois de la fin du mercato, Wolverhampton peut espérer recruter un remplaçant de qualité à Matt Doherty. Si cela se produit, l’équipe aura sûrement de meilleurs atouts que la saison dernière. L’absence d’Europe est un crève-cœur, mais elle peut permettre de concentrer les forces d’une équipe sur le championnat. S’ils restent mobilisés, les Wolves devraient rester l’une des écuries les plus redoutables de la saison. Une formation que n’importe quelle équipe du Big 6 peut craindre en confrontation directe. Les loups sont toujours assoiffés.