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Mourinho, The Special Lose ?

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J’hallucine ou quoi ? Il siffle quoi là ce con d’arbitre ? (crédit : score.fr)

Le technicien portugais serait-il en train de passer définitivement du côté obscur de la force ? Connu et même apprécié du grand public pour ses conférences de presse souvent jugées trop exubérantes, le personnage semble avoir pris le dessus sur le manager. En effet ces dernières années, le José Mourinho ne semble plus en odeur de sainteté, que ce soit sur la scène internationale ou auprès des supporters. Ses règlements de compte en conférence d’avant match avec d’autres managers et ses prises de position contre l’arbitrage semblent avoir lassé les journalistes, mais aussi les fans, d’autant plus que les résultats ne suivent plus. 

Quand le palmarès n’excuse pas tout

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A l’Inter le portugais remporte tout en seulement 2 saisons (crédit : Dailymail.com.uk)

Vainqueur de la Ligue des Champions avec le FC Porto en 2004 et l’Inter Milan en 2010, ce bon vieux José a gagné partout où il est passé, enfin presque si on omet ses débuts plus que compliqué au Portugal avec le Benfica et l’Uniao Leiria au début des années 2000.

Du FC Porto, au Real Madrid, en passant par Chelsea et l’Inter Milan, Mourinho s’impose comme l’un des tous meilleurs entraîneurs de sa génération et s’autoproclame « The Special One » durant son premier passage à Chelsea (2004-2007) où il noue une rivalité sans égale avec l’entraîneur d’Arsenal, Arsène Wenger. De mai 2003 à mai 2010, le technicien portugais embelli son armoire à trophée, avec de nombreux titres de champion, plusieurs coupes nationales et trois coupes d’Europe.

Malgré ses nombreux succès, Mourinho agace partout où il passe. Son mépris du corps arbitrale, son arrogance durant les conférences de presse et sa tendance à toujours trouver des excuses pour justifier les mauvaises prestations de son équipe ont fortement nuits à son image et à sa popularité ces dernières années.

Dans l’ombre du Barça et de Guardiola

Real Madrid's new coach Portuguese Jose Mourinho attends the team's first training session of the season at Real Madrid's sport city in Madrid on July 16, 2010. AFP PHOTO / DANI POZO (Photo credit should read DANI POZO/AFP/Getty Images)(Photo Credit should Read /AFP/Getty Images)
Tu veux mon doigt Tito ? (credit : Dailymail.com.uk)

Débarqué au Real Madrid à l’été 2010 après son épopée à l’Inter où il rafle pas moins de cinq titres en deux saisons (2 Calcio, une Coupe d’Italie, une Supercoupe d’Italie et une Ligue des Champion), il ne parvient pas à combler les attentes placées en lui par le président madrilène Florentino Perez. Une rivalité apparaît rapidement avec l’entraîneur du FC Barcelone, Pep Guardiola, une rivalité qui pousse le portugais à s’en prendre implicitement à son homologue en conférence de presse à plusieurs reprises. Durant un match face au Barça en août 2011,  il agresse même physiquement l’adjoint de Guardiola, Tito Vilanova en lui enfonçant son doigt dans l’œil, ce qui lui vaudra plusieurs matchs de suspension. A partir de ce moment, Mourinho est désavoué par la presse espagnole et sa réputation en prend définitivement un coup. Les critiques affluent et ce malgré des résultats plus qu’honorables.

Malgré un bilan tout à fait correct avec le club madrilène (une Coupe d’Espagne, une Supercoupe d’Espagne et une Liga), l’objectif de remporter la Ligue des Champions et de mettre un terme à la domination du Barça en Liga n’est pas atteint.  Il est donc remercié par Florentino Perez en mai 2013, après s’être mis à dos plusieurs joueurs cadres du club, parmi lesquels Iker Casillas, le gardien emblématique du Real, et le capitaine Sergio Ramos.

La débâcle à Chelsea et la tactique du bus

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Salut les gars, bon bah sayon ara comme on dit chez moi (crédit : faz.net)

Après ce premier échec dans sa carrière qu’il reconnaît avoir beaucoup de mal à digéré, Mourinho retrouve un club qu’il connaît bien, Chelsea. Après trois saisons passées dans le club londonien, il avait subitement décidé de quitter le club en septembre 2007, après une altercation avec son président Roman Abramovitch. Il revient avec pour principal objectif de remporter la Ligue des Champions. Il n’ y parviendra pas. Sa tactique dîtes « du bus », jugée beaucoup trop défensive et qui avait pourtant permis à son équipe de remporter de nombreux succès jusque là, semble ne plus fonctionner.

Malgré un doublé en 2015 (Coupe de la Ligue et PL), il perd totalement pied durant sa troisième saison au club et reproduit les mêmes erreurs qui lui ont valu l’austérité de la presse espagnole. En conférence de presse, alors que les résultats ne suivent plus, il s’en prend à l’arbitrage et cherche des excuses de plus en plus farfelues. Il se met également à dos le vestiaire londonien et son capitaine John Terry.

L’affaire Eva Carneiro ternit un peu plus son image auprès des médias et des supporters. En effet, durant un match face à Swansea en août 2015, le portugais s’en prend violemment au membre de son staff médical à qui il reproche de s’être trop rapidement précipitée pour soigner Eden Hazard à quelques minutes de la fin du match. Il est limogé le 17 décembre, alors que son équipe championne en titre, pointe à la 16ème place du championnat.

La gueguerre avec Wenger, la une préférée des tabloïds

Arsenal manager Arsene Wenger and Chelsea manager Jose Mourinho
Arsène Wenger et José Mourinho ne sont pas les meilleurs amis du monde, qu’on se le dise (crédit : skysport.com)

Peu de temps après son arrivée à Chelsea durant l’été 2004, le portugais noue une rivalité sans égale avec son homologue d’Arsenal, Arsène Wenger. Les deux clubs ont beau être voisins, on ne risque pas de croiser les deux managers déjeuner ensemble dans les rues de la capitale anglaise. En effet, à cette époque, Arsenal est l’un des clubs phares en Angleterre avec Manchester United et vient tout juste de remporter le titre de champion en étant invaincu. Désireux de mettre un terme à la supériorité des deux clubs, Mourinho commence à s’en prendre aux managers en conférence de presse. Sir Alex Ferguson, le prestigieux manager de MU et Arsène Wenger, l’entraîneur alsacien des Gunners. Mais c’est avec ce dernier qu’une profonde rivalité nait rapidement.

Tout oppose les deux hommes. Wenger, plutôt humble et réservé. Mourinho, plutôt prétentieux et arrogant. Sur le plan sportif, Arsenal va rapidement connaître des difficultés importantes puisqu’en 2006, les Gunners abandonnent leur antre d’Highbury pour déménager dans leur nouveau stade d’Ashburton Groove, rebaptisé Emirates Stadium en accord avec leur partenaire et sponsor principal, Fly Emirates. Du côté de Chelsea, le propriétaire du club Roman Abramovitch, désireux de s’installer durablement sur la scène nationale et européenne, décide d’investir en masse. Rapidement, un gouffre se crée entre les deux clubs et le portugais prend l’ascendant sur le terrain face à son adversaire.

Multipliant les provocations en conférence de presse à l’égard de l’alsacien, la gueguerre entre les deux managers devient très vite le sujet le plus populaire auprès des tabloïds britanniques. Lors d’un match opposant leurs deux équipes en octobre 2014, l’alsacien perd son calme et une altercation s’en suit au cours de laquelle le français bouscule violemment le portugais. Chelsea remportera le match sur le score de 2-0.

Durant son premier passage à Chelsea, le technicien portugais ne sera jamais battu par Arsène Wenger. Le français parviendra néanmoins à mettre un terme à cette spirale négative le 2 août 2015 en battant le Chelsea de Mourinho (1-0) lors du Community Shield, une première après 14 confrontations entre les deux hommes.

La descente aux enfers sur tous les fronts

Après son éviction de Chelsea et quelques mois de vacances forcées, José Mourinho s’engage en faveur de Manchester United à l’été 2016 afin de relancer la machine mancunienne, à bout de souffle depuis le départ de son emblématique entraîneur Sir Alex Ferguson quatre ans plus tôt. Actuellement 7ème de Premier League avec seulement 5 petites victoires au compteur en 14 journées de championnat, le portugais ne semble pas en mesure d’atteindre les objectifs fixés par sa direction. En difficulté en championnat et y compris sur la scène européenne où il n’est pas encore assuré de se qualifier pour les 16èmes de finale de l’Europa League (après deux défaites sur la pelouse du Feyenoord et de Fenerbahçe), The Special One serait-il en passe de devenir The Special Lose ?

Décrié par la presse outre-Manche, l’ancien vainqueur de la prestigieuse Ligue des Champions ne semble pas non plus décidé à se remettre en question et multiplie les mauvais choix. Ses excès vis à vis de l’arbitrage, que ce soit en conférence de presse ou au bord du terrain lui ont déjà valu plusieurs matchs de suspension. Sa communication jugée désastreuse par de nombreux observateurs lui vaut également l’hostilité de nombreux supporters du club mancunien qui ne comprennent pas toujours ses choix sportifs douteux, comme la mise à l’écart de l’arménien Heinrikh Mkhitaryan, recruté cet été pour près de 40 millions d’euros en provenance de Dortmund et dont le temps de jeu est très réduit depuis son arrivée.

Pour couronner le tout, le nom du manager mancunien vient récemment d’être associé au scandale du Football Leaks, une affaire dans laquelle plusieurs hautes personnalités du football sont accusées d’avoir trompé le fisc. Selon Mediapart, la somme totale que José Mourinho aurait dissimulé au fisc s’élèverait à près de 12 millions d’euros. Déjà sanctionné par le passé pour fraude fiscale, le technicien portugais a donc du soucis à se faire.

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L’auteur

Thomas

Thomas

Fly Millenium ou Millenoob pour les gamers aka Flyou pour les intimes. Formé à l'école Titi Henriesque dès le berceau, il ne jure que par Arsenul, vous savez ce club de loser qui n'a plus gagné un titre depuis des lustres. A l'époque Justin Bieber portait encore des couches made in Toronto. Enfin tout ça c'est de l'histoire ancienne, puisque depuis 2014, les losers... euh les gunners pardon, sont de retour au premier plan, pour le plus grand malheur des footix et des raides débiles. Il aimerait épouser une certaine Nina devant Ashburton Grove et vivre heureux entouré d'une marmaille de petits gooners et gooneurettes.