Day-Brief

Premier League – Episode final de la saison 2017/18

La dernière journée de Premier League est traditionnellement celle de tous les possibles, avec des concurrents qui se battent jusqu’à la mort pour jouer en Europe la saison suivante ou d’autres qui luttent pour leur survie. Cette saison sort de l’ordinaire puisqu’avant cette ultime journée tout semblait déjà bouclé à quelques détails près, cela nous a pas empêché d’avoir un final d’un très grand cru entre celébrations, larmes et adieux.

Résumé de la journée

La course à l’Europe

Il restait des enjeux lors de cette journée, Chelsea aurait eu l’espoir de passer devant Liverpool en cas de victoire face à Newcastle, l’équipe de l’ancien entraîneur des Reds, Rafa Benitez. Les Blues n’ont rien montré, et étaient sûrement traumatisés par le match nul concédé face à Huddersfield en milieu de semaine, ils se sont fait battre sans opposer de résistance laissant les Magpies jouer leur jeu et s’imposant 3-0 devant leur public. A Liverpool on a cru que les Reds avaient la tête à Kiev, mais Mo Salah a remis les esprits à l’endroit en ouvrant le score, ses coéquipiers n’ont eu qu’à dérouler, à l’image de l’ouverture du compteur but de Dominic Solanke en Premier League sur l’offrande du Pharaon, victoire 4-0 ne laissant peu de place au doute et à la participation du finaliste à la prochaine édition de la Ligue des Champions.

La lutte pour le maintien, enfin c’est tout comme

Mardi se jouait la « finale » du maintien entre Swansea et Southampton alors respectivement 18ème et 17ème en match en retard. Match remporté au mental par les Saints qui abandonnaient les Swans à leur sort et à une relégation certaine, car même en cas de victoire du club du Pays de Galles et de la défaite de celui de la côte sud de l’Angleterre, il fallait tout de même combler une différence de buts abyssale, mission impossible. Lors de cette ultime journée, les Swans se sont fait battre par l’autre condamné, Stoke City (2-1) pendant que Southampton s’est fait avoir par un Man City déjà en vacances (1-0).

Résultats et Classement final

Manchester City, champion de tous les records

Comment mettre des mots sur ce qui est inqualifiable ? L’hégémonie en championnat n’a pas été discutée, malgré les défaites face à Man Utd à domicile et face à Liverpool, personne n’a eu la capacité à rattraper le hommes de Pep Guardiola. Une course

Donnez-lui 2 ans pour conquérir une île. (source : premierleague.com)
Donnez-lui 2 ans pour conquérir une île. (source : premierleague.com)

qui a vu chaque concurrent être distancé l’un après l’autre, malgré des temps de passage somme toute correct, Manchester City a semblé bien trop loin, bien trop haut par rapport à ses concurrents. On ne cessera de dire que les Citizens sont de très beaux champions, voire les meilleurs depuis l’instauration de la Premier League, en concurrence avec d’autres comme Manchester United de 1999 et le triplé FA Cup, Premier League, Ligue des Champions, les Invincibles d’Arsenal de la saison 2003-04, ou le Chelsea de 2009-10 avec ses 103 buts inscrits en championnat et le doublé titre-FA Cup. Si Manchester City et pep Guardiola veulent marquer la Premier League, il faudra régner sans partage, maintenir cet écart et cet aspect d’intouchable. Cette saison a été celle de tous les records, témoignant d’un style et d’une manière de gagner propre au catalan qui s’installe progressivement dans les esprits en Angleterre, il faudra que cela se fasse dans la durée, pour que le club entre dans la légende, pour la postérité. Mais cela ne sera pas facile, et même Guardiola l’a avoué au micro de la BBC en déclarant : »C’est plus difficile de gagner en Angleterre [qu’en Allemagne ou en Espagne] parce qu’il y a des plus gros concurrents. […] Nous sommes heureux de ce qu’on a fait et de la manière dont on l’a fait. » Quant à la malédiction du champion n’arrivant pas à défendre son titre la saison suivante : « Nous avons vu lors des saisons précédentes la manière dont les équipes championnes n’ont pas réussi à se qualifier pour la Ligue des Champions par la suite alors remporter le titre à nouveau sera difficile, mais nous acceptons le challenge. » Oui Pep, ce sera pas facile mais si cela est fait, Manchester City entrera dans l’histoire.

Quel futur pour Tottenham ?

Mauricio Pochettino a sûrement eu la saison la plus difficile à gérer depuis son arrivée à Tottenham qui ne l’a pas empêché de terminer sur le podium une 3ème saison d’affilée. Les Spurs ont rempli les objectifs initiaux, se qualifier pour la prochaine Ligue des Champions et bien y figurer, malgré un budget réduit dû à la construction du nouveau stade entraînant des transferts bien moins impressionnants et une masse salariale inférieure aux concurrents du Big Six.

Les masses salariales des clubs de Premier League, Tottenham a du retard. (Source : @SwissRamble)
Les masses salariales des clubs de Premier League, Tottenham a du retard. (Source : @SwissRamble)

C’est dans ce contexte que Tottenham a décidé de ne pas débrider sa structure salariale, les refus des renouvellements de contrat de Toby Alderweireld (trop gourmand selon les dirigeants) et Mousa Dembele (demandant d’être prolongé pour 3 ans) ont mis en lumière les difficultés du club du Nord de Londres à suivre la cadence imposée par ses concurrents, et à acheter malin. La seule exception serait celle de Davinson Sanchez, recruté pour 47 millions d’euros grâce à la somme perçue sur le départ de Kyle Walker pour Man City (62M€) et qui s’est révélé un excellent coup. Mais Tottenham doit passer un nouveau cap, après celui de la Ligue des Champions, dans son nouveau stade, et espérer glaner des titres, ce qui fait défaut à l’équipe de Pochettino, et l’entraîneur argentin l’a bien senti et a déclaré en conférence de presse d’après-match :

« Aujourd’hui je suis à 100% ici [à Tottenham]. Mais le plus important est que demain tout peut changer car cela n’est pas entre mes mains. […] J’ai les idées claires sur ce qu’on doit faire. Je ne sais pas si le club sera d’accord ou non avec moi. C’est à Daniel [Levy, président de Tottenham] et au club d’être d’accord avec nous. […] Tu dois être courageux. Être courageux est la chose la plus importante en plus de prendre des risques. »

Selon BT Sport il y aura une réunion entre Pochettino et Leyv sur la philosophie que Tottenham adoptera pour la saison prochaine, si l’argentin n’arrive pas à avoir ce qu’il veut, la saison prochaine s’annonce délicate et on peut se demander si la direction est en mesure d’accepter la requête de Pochettino.

La fin d’une ère ?

Ce dimanche était celui des larmes d’adieux avec les départs d’Arsène Wenger, Leon Britton, Michael Carrick, Angel Rangel ou encore de Per Mertesacker, cela marque la fin d’une époque de la Premier League telle qu’on la connait. Dans un football mondial où la fidélité n’est plus la normalité, ces hommes qui partent à la retraite ou quittent leur club après une longue carrière sont devenus rares, tellement rares que cela parait daté voire dépassé. Ces hommes qui sont devenus emblématiques au fil du temps partent et emmènent avec eux une partie de l’âme de leur club, comme si plus rien ne sera comme avant, comme si leur présence devait être éternelle et que tout le reste ne serait que de passage. Cela entraîne un bouleversement de nos représentations qu’on se fait, et tout changement dérègle et crée une impression de chaos et de désordre. L’hospitalisation récente de Sir Alex Ferguson (à qui on souhaite de se rétablir rapidement) est un exemple, son départ à la retraite a crée un chamboulement et avec le temps, on s’était habitué à le voir suivre les matchs depuis son perchoir, comme un esprit hantant le Théâtre des Rêves. Sa disparition serait un traumatisme, notre esprit tend à penser qu’il a toujours été là et il sera toujours présent à Manchester United, le temps l’a installé dans la culture et il ne pourra plus en être dissocié. Blaise Pascal n’a pas dit que toutes les coutumes et traditions le sont devenues à l’épreuve du temps ?

Mo Salah, The Egyptian King

« Mo Salah, Mo Salah, Mo Salah, the Egyptian King…« , un refrain incessant que tout le monde a appris. Et pour cause, Mohamed Salah a inscrit 32 buts sur un saison à 20 clubs en Premier League, dépassant ainsi Alan Shearer (1995-1996), Cristiano Ronaldo (2007-08) et Luis Suarez (2013-14) tous à 31. Faisant du total d’Harry Kane le plus grand deuxième meilleur buteur sur une saison de Premier League avec 30 réalisations, effaçant même cette prouesse aux yeux des médias. Mais quelle saison pour l’égyptien, lauréat du meilleur joueur par la PFA (association professionnelle des joueurs anglais) et de la FWA (association des journalistes) ce Golden Boot vient parachevé une saison exceptionnelle. Il faut rappeler que Mo Salah est un ailier, et que sa position initiale est beaucoup plus reculée que celle d’un attaquant et qu’il doit progresser sur le terrain avec ou sans ballon pour se créer des opportunités. Il y aurait encore pleins d’autres manières de décrire cette prouesse, et le meilleur moyen de la parachever serait un titre et cela tombe bien, Liverpool doit jouer une finale de Ligue des Champions le 26 mai prochain.

https://twitter.com/SFR_Sport/status/995696942943481856

L’homme de la journée

Arsène Wenger, devons-nous justifier ce choix ?

Le but de la journée

Ce n’est pas le plus beau but, mais le plus emblématique. Le 1000ème but de l’histoire de la Premier League a été inscrit par Peter Crouch, la tour de contrôle entre dans l’histoire. But à voir sur le site de SFR Sport.

La décla’ de la journée

José Mourinho en conférence de presse après le départ de Rui Faria, son adjoint depuis 17 ans : « La saison prochaine je vais organiser mon staff de façon à la disparition du poste de premier adjoint. J’aurai des coaches, des assistant-coaches, des coaches physiques, une structure avec des spécialistes consacrés à différentes tâches pour être davantage performant ainsi que mes analystes. Je n’aurai pas de premier adjoint tel qu’on le conçoit. »

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L’auteur

Ilhan

Ilhan

Ilhan, c’est avant tout un mélange. Le prince de sang-mêlé anglo-turc. Ses parents ont fait un featuring avec Hagrid et Sandro pour le procréer. Sa barbe, c’est Marouane Fellaini. Ne jure que par Tottenham. Apporte sa voix quand il s’agit de parler de foot, et nostalgique de Gary Lineker, Paul Scholes et Mido. C’est aussi un fêtard 5 étoiles. Footballistiquement, son foie est un condensé de George Best et de Paul Gascoigne. Il aimerait mourir dans le rond central de White Hart Lane en jouant à FM.