Premier League – Épisode 1 : Let the show begin

Elle vous avait manqué ? A nous aussi. La Premier League fait son retour et, avec elle, son lot de surprises, de déceptions, de joie. De la bataille pour le titre à la course au maintien, ce nouvel opus ne dérogera pas à la règle. Et ce premier épisode regorge déjà de belles histoires à raconter.
Pour le big 6, la domination n’attend pas
Manchester City et Liverpool s’envoient un message
Grands favoris du nouvel exercice qui débute, Liverpool et Manchester City ont tenu à se remémorer leur mano à mano de la fin de saison dernière.

Invités à lancer le grand bal, les champions d’Europe en titre n’ont pas fait dans la dentelle face à un promu joueur, mais encore un peu tendre pour des rencontres à si haute altitude. Sans Mané, Liverpool s’en est remis à Origi, dont le centre était dévié dans ses propres filets par le pauvre Hanley. Tendres, les Canaries l’ont été aussi sur le second but de Salah à bout portant, sur une passe astucieuse de Firmino (19′), et sur le corner repris presque trop facilement par van Dijk (28′). Le service millimétré d’Alexander-Arnold pour Origi venait clore une première mi-temps difficile pour le promu.
Un promu qui ne s’est pas démonté, bien au contraire. La réduction du score de Pukki (64′) est venue traduire, et même récompenser, les bonnes intentions du promu dans le jeu. Un but qu’était déjà venu annoncer la frappe sur la barre de Leitner une minute auparavant. Aarons et Lewis, les deux latéraux, ont pris part aux constructions offensives et n’ont pas hésité à utiliser leur couloir, souvent à bon escient. De même, Stiepermann a eu plusieurs fois l’occasion de tenter sa chance, mais a soit buté sur Alisson, soit manqué de précision. La réception de Newcastle samedi viendra donner des éléments plus probants sur le réel niveau de cette équipe agréable à regarder, mais qui devra apprendre à modérer, sans doute, ses prises de risques.
Du côté des Reds, la seule ombre au tableau reste la blessure, pour plusieurs semaines selon les propos de Klopp, d’Alisson. Une absence assez préjudiciable quand on connaît l’importance prise par le portier la saison passée, à un poste souvent négligé par le club avant son arrivée.
En écho à la large victoire des pensionnaires d’Anfield, les Citizens ont tenu à réaffirmer leur statut de prétendant principal à la couronne d’Angleterre sur la pelouse de West Ham. Les locaux lançaient dans le grand bain leur recrue phare de l’été, Sébastien Haller. Bien trouvé par ses partenaires mais souvent esseulé en tant que seule pointe de l’équipe, l’ancien joueur de Francfort n’a pas pu enrayer la mécanique des Skyblues. Ces derniers se présentaient avec un onze de départ sans grande surprise avec Rodri comme seul nouveau titulaire parmi les achats estivaux (Rodri, Angelino, Cancelo). Montant en puissance, à l’instar des tentatives de Mahrez (9′, 22′), les visiteurs ont vite pris le dessus sur un opposant friable défensivement, en témoigne ce premier but sur un centre de Walker dévié maladroitement par Diop, puis par Jesus. Mais, en dépit d’une possession équilibrée, les Hammers n’ont jamais réellement proposé quelque chose offensivement.
La voie étant libre, les hommes de Guardiola ont pris un malin plaisir à enfoncer le clou dans le second acte, par l’intermédiaire de Sterling, auteur d’un triplé (51′, 75′, 90+1′), et d’Agüero sur penalty (86′). Une deuxième mi-temps marquée par l’utilisation de la VAR, qui s’est rappelée au bon souvenir des coéquipiers de David Silva, promu capitaine cette saison. Sur un jeu en triangle initié par Zinchenko pour Sterling, Jesus n’avait plus qu’à pousser le ballon au fond des filets. Pour un bout d’épaule manifestement hors-jeu pour une histoire de millimètres, le but était invalidé par l’intraitable Mike Dean. Justice sportive ou abus de technologie, chacun se fera sa propre opinion. Le fait de jeu restera, de toute façon, anecdotique au vu du score final, d’autant que le troisième but inscrit par Sterling fut validé par la vidéo, et le penalty de Sergio Agüero retiré pour une faute de pied de Fabianski. Quoi qu’il en soit, le champion en titre n’a pas loupé sa rentrée. Et la mine insatisfaite de Pep Guardiola en conférence de presse n’est pas pour rassurer les autres équipes du championnat, surtout quand l’addition aurait pu être encore plus salée à l’Olympic Stadium.
Manchester United, Tottenham et Arsenal démarrent bien, Chelsea déraille
Le match de la journée : United écœure Lampard
Le choc du week-end a tenu toutes ses promesses. Dans un Old Trafford des grands soirs, les jeunes de Lampard n’ont pas fait le poids. Les Blues ont néanmoins bien entamé la rencontre grâce notamment à Tammy Abraham et Emerson Palmieri. Manquant cruellement d’efficacité, c’est finalement un tacle mal négocié de Kurt Zouma qui permet à Marcus Rashford de donner l’avantage aux Mancuniens sur penalty (18′).
Il faut attendre la 65′ et une relance du défenseur le plus cher de l’histoire, Harry Maguire, pour voir le nouveau numéro 9 des Red Devils planter le deuxième but de la rencontre. Chelsea à terre va concéder dans la foulée un troisième but de Rashford sur une superbe passe de Paul Pogba (67′). En fin de match, l’entrant Daniel James clôture le bal en inscrivant le dernier but de la rencontre (81′) dans un Old Trafford en fusion.
Malgré un plan tactique intéressant, les Blues auront tenu soixante minutes, coïncidant avec la sortie de Ross Barkley qui a déséquilibré l’équipe. Chelsea n’a cependant pas démérité avec 18 tirs dont deux sur la barre. Solskjaer sera le premier après le match à admettre que la prestation de son équipe était loin d’être parfaite.
N’étant pas assez compact défensivement, beaucoup trop d’espaces ont été libérés pour les Mancuniens qui ont parfaitement su les exploiter grâce à la vitesse de Martial, Rashford et Lingard. Même s’il ne faut pas tirer de conclusions hâtives concernant les joueurs de Frank Lampard, il faudra se remobiliser car le retour au Bridge dimanche prochain (17h30) contre Leicester s’annonce déjà crucial.
Tottenham vainc de valeureux Villans
Trois mois après leur dernier match au Tottenham Hotspur Stadium, les Spurs ont débuté leur saison par un succès (3-1). Pourtant, il ne fut pas si simple à décrocher. Car pour leur retour en Premier League après 3 saisons passées en Championship, les Claret & Blues d’Aston Villa ont longtemps tenu tête à Tottenham. Parfaitement lancés par un but de l’homme à suivre John McGinn (9′), les Villans se montraient redoutables en contre, mettant à mal un Tottenham pris de court. Dominateurs mais peu dangereux, les hommes de Mauricio Pocchetino se trouvaient ainsi menés par un Villa recroquevillé dans ses 30 derniers mètres. Toujours généreux dans l’effort, les promus allaient finalement commencer à plonger physiquement, laissant davantage d’espaces à un Christian Eriksen à peine entré mais déjà dangereux. A l’heure de jeu, les efforts des Spurs étaient enfin récompensés par Tanguy Ndombele. Pour sa première sous ses nouvelles couleurs, l’international tricolore décochait une frappe aux 25 mètres après un bon service de Lucas : 1-1 (73′). Plus expérimenté et poussé par son public, Tottenham arrachait la victoire en toute fin de match grâce au doublé de son buteur maison, Harry Kane (86′, 90′). Première réussie donc pour les Spurs, à une semaine de leur premier vrai test sur la pelouse de l’Etihad Stadium face au champion en titre, Manchester City (samedi, 18h30).

Burnley et Brighton en feu
Si la course au titre et aux places européennes promet encore beaucoup, celle pour les places d’honneur et éviter la relégation n’en est pas moins passionnante. A ce jeu là, Burnley et Brighton ont tenu à se signaler. Les Clarets, notamment, n’ont fait qu’une bouchée de Southampton à Turf Moor (3-0). Sur deux services parfaits d’Erik Peters, prêté à Amiens par Stoke la saison passée, Ashley Barnes a inscrit deux buts chirurgicaux pour lancer idéalement les siens après un exercice écoulé difficile. Gudmundsson. Pour les Saints, le résultat n’augure pas grand chose de bon, les trois buts faisant suite à des bévues défensives, en particulier du malheureux Vestergaard.

Pour Brighton, tous les feux sont au vert également. En déplacement sur la pelouse de Watford, plus habitué à des débuts en fanfare, les Seagulls n’ont pas fait de détail avec une victoire sur le même score (0-3). Bien lancés par un but contre-son-camp de Doucouré, les hommes de Graham Potter ont bénéficié du coaching bien senti de leur coach. Andone n’avait besoin que d’une petite minute de jeu pour doubler la mise (65′), tandis que Maupay prenait douze minutes supplémentaires pour inscrire son premier but dans l’élite anglaise en dribblant Foster après un bon service de Dunk. Une victoire prometteuse, qui confirme les assises défensives d’une équipe bien complétée par des joueurs offensifs réalistes. La saison de Brighton ne pouvait pas mieux débuter.
Everton piétine, Leicester et les Wolves se neutralisent
Scrutés attentivement à l’heure de chaque reprise, Everton lançait sa saison au Selhurst Park de Crystal Palace avec deux de ses recrues, Kean et Gbamin, sur le banc et un onze qui sentait le réchauffé de la saison passée. Cela n’a pas empêché les Toffees d’allumer les premières mèches. Et les visiteurs auraient dû prendre l’avantage sans la maladresse de Sigurdsson (2′), les sauvetages de Benteke (15′) et van Aanholt sur leur ligne (51′) ou l’arrêt de Guaita devant Coleman (31′). Un manque de réussite qui n’a pas échappé aux joueurs de Palace, tout prêts de prendre le lead avant la pause par l’intermédiaire de Max Meyer. Plus fermée, la seconde période débutait sans Gomes, remplacé par Gbamin juste avant le retour au vestiaire. Ce n’était que le premier coup dur dans l’entrejeu puisque Schneiderlin regagnait lui aussi les vestiaires après un second carton jaune (76′). Entre temps, la rentrée de Kean n’aura pas changé le cours de la rencontre, et la frappe de Richarlison, peu en vue, frôlait le cadre (68′). Score nul et vierge donc entre les deux camps. Avec l’apport de ses recrues offensives, un brin de réalisme en plus, le goût de la victoire pointera vite le bout de son nez pour les Toffees. Il faudra cependant pallier un milieu de terrain décimé pour la réception de Watford ce samedi.
Leicester et Wolverhampton, quant à eux, s’affrontaient dans un match (déjà) décisif pour une potentielle septième place au classement (ou mieux encore). Le match commence timidement, la bataille se situant au milieu de terrain. Forts de ses quatre joueurs offensifs, Leicester domine le premier quart d’heure. S’ensuivent frappes, centres, et phases de possession (70% pour les Foxes sur le match). Jamais dangereux et malgré plusieurs corners, ce sont les Wolves qui se procurent la première occasion intéressante, sauvée de justesse par Evans (36′). À plusieurs reprises, les visiteurs s’illustrent en contre, d’abord par Jota (40’) puis Jimenez (47’). Mais Schmeichel tient son rang, et Caglar Söyüncü, le remplaçant désigné de Maguire, endosse le rôle de patron défensif des Foxes. Malgré sa domination et ses 565 passes réussies, l’équipe de Brendan Rodgers ne se montre pas dangereuse et s’expose aux contres.
La délivrance manque de venir sur l’un des rares corners des Wolves. Le bonheur est de courte durée quand Dendoncker smashe une reprise dans la cage de Schmeich, mais que la VAR signale une main de Boly et annule l’avantage des visiteurs. Les frappes lointaines de Leicester pleuvent ensuite devant le bloc très bas des Loups, qui ripostent en contres, tantôt via Jota, tantôt par Cutrone, remplacant de Jimenez. Au final, l’animation des Foxes partage les points avec la rigueur défensive des Wolves. Remplaçant choisi à Maguire, Söyüncü a rattrapé les erreurs d’un Chilwell trop tendre. En face, Wily Boly a été le patron d’une défense très solide. Surtout le diamant Jota a amené le danger sur chaque contre. La course à la septième sera encore âpre, entre un Leicester ambitieux, mais encore marqué par un « Puel Ball » peu efficace face aux blocs bas, et un Wolverhamptob déjà en jambes, prêt à batailler pour s’imposer et bousculer les cadors de Premier League.
Sheffield à l’arrachée
C’est un nul qui a des saveurs de victoire pour les Blades sur la pelouse de Bournemouth (1-1). Et pourtant ce sont bien eux qui se sont procurés les plus grosses occasions de cette partie. Portés par un duo d’attaque McGoldrick-Robinson très remuant, et souvent bien trouvés par Lundstream ou encore Norwood, les visiteurs ont donné du fil à retordre aux Cherries dans le premier acte, se procurant les situations les plus intéressantes. Des Cherries qui allaient pourtant profiter d’un cafouillage suite à un coup franc pour ouvrir la marque, Mepham inscrivant son premier but pour le club du Dorset. C’était sans compter sur l’inévitable Billy Sharp qui, peu avant la fin du temps réglementaire, profitait lui aussi des errements de la défense sur coup franc pour égaliser en fin de partie (88′). Un point durement acquis mais mérité pour le jeune promu.
L’homme de la journée
De la masse des joueurs qui se sont déjà distingués lors de ce week-end inaugural, à l’image de Rashford, Maguire ou encore Dunk et Kane, Raheem Sterling a pris un peu plus la lumière que les autres. Souvent servi, il est vrai, par un Mahrez double passeur décisif, l’ailier anglais a encore prouvé sa progression linéaire sous Pep Guardiola avec son sang-froid devant les cages adverses. Une progression qui ne passe pas inaperçue depuis de longs mois.
Le but de la journée
Si le second but de Marcus Rashford, sur une offrande délicieuse de Pogba, était déjà magnifique, celui de Daniel James n’en est pas moins aussi beau dans la construction, et surtout du fait de l’émotion du jeune buteur pour sa première à Old Trafford.
La décla du week-end
Dans l’œil du cyclone après une lourde défaite qui masque les bonnes intentions des Blues dans le jeu, Frank Lampard a répondu à José Mourinho, désormais consultant pour Sky, qui ne s’est pas privé de critiquer les choix de l’ancien coach de Derby County.